Snowden prêt à rentrer aux États-Unis, mais à ses conditions

Et il risque d'attendre encore un peu
Internet 2 min
Snowden prêt à rentrer aux États-Unis, mais à ses conditions
Crédits : Tony Webster (licence CC BY 2.0)

Edward Snowden est en Russie depuis environ un an et demi. Bien que personne ne lui enjoigne de partir, il désire retourner aux États-Unis. Mais le lanceur d’alertes souhaite le faire à ses conditions : s’il sait qu’il ne peut échapper à la justice de son pays, il exige néanmoins un « procès équitable ».

Rentrer oui, mais pas à n'importe quel prix

Comme on le sait maintenant depuis l’été 2013, la publication des informations sur le programme de surveillance PRISM a marqué pour Snowden le début d’une « aventure », l’obligeant à changer plusieurs fois d’endroit, pour finalement s’arrêter à Moscou. Ce n’était pas un choix, mais une obligation, puisque les États-Unis avaient fait bloquer son visa, l’empêchant de prendre l’avion. Initialement, la Russie avait délivré un permis de séjour d’un an, qui a été renouvelé l’année dernière pour trois années supplémentaires.

Le lanceur d’alertes n’est donc techniquement pas pressé par le temps, d’autant que la Russie renouvellerait sans doute son permis si nécessaire. Pourtant, Edward Snowden a le mal du pays, quand bien même il est considéré par beaucoup comme un traitre sur sa terre natale. Il aimerait donc pouvoir y retourner, mais pas à n’importe quel prix.

Un procès équitable

Anatoly Kucherena, l’avocat russe de Snowden, a ainsi indiqué au média national TASS que l’ancien consultant de la NSA « est prêt à retourner aux États-Unis, mais à la condition qu’on lui donne la garantie d’un procès légal et impartial ». Pourquoi en serait-il autrement ? Tout simplement parce que la justice américaine se tient prête à faire pleuvoir sur Snowden de nombreux chefs d’inculpation, dont la haute trahison. Or, tout ce qu’Eric Holder, ministre de la Justice, a promis jusqu’à présent est que Snowden ne sera pas condamné à mort.

Un point justement souligné par Kucherena : « Actuellement, ils garantissent que Snowden ne sera pas exécuté, pas qu’il recevra un procès équitable. Et la garantie vient du ministre, qui ne peut même pas influencer les décisions des tribunaux selon la loi ». En d’autres termes, non seulement les propos d’Eric Holder ne valent rien, mais ce sont les conditions mêmes du procès qui intéressent Edward Snowden.

Le fait que l’avocat russe revienne sur ce point montre une volonté de donner un nouveau coup de pied dans la fourmilière. Car ce n’est pas la première fois que le retour du lanceur d’alertes aux États-Unis est évoqué. Snowden lui-même en a discuté à quelques occasions, en indiquant notamment qu’il ne reviendrait pas chez lui tant qu’on ne lui offrirait pas la garantie d’un procès avec jury. Sans doute veut-il se servir d’une audience publique pour amener le débat sur des thèmes qui l’intéressent, à la manière d’un Beaumarchais durant l’affaire Goëzman.

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