Le service de stockage MEGA propose plusieurs formules d’abonnement, que l’on peut régler via différents moyens de paiement, dont PayPal. Or, ce dernier a annoncé qu’il ne supportait plus le produit de Kim Dotcom, à cause d’un chiffrement de bout-en-bout qui empêchait de voir complètement ce qui est stocké.
Un rapport s'en prend à la licéité de l'activité commerciale de MEGA
Pour MEGA, tout le problème tient dans un rapport publié par NetNames, dont l’entreprise indique qu’il a été financé en partie par la Digital Citizens Alliance, elle-même supportée par la puissante MPAA (Motion Picture Association of America). La conclusion du document était limpide : l’activité commerciale du service ne correspond pas à un stockage distant de type cloud légitime.
Pour obtenir la compatibilité avec PayPal, MEGA avait évidemment dû montrer patte blanche pour expliquer son fonctionnement et les aspects du service proposé. A priori satisfait, PayPal avait alors accepté. Dans la foulée, l’entreprise de Kim Dotcom avait autorisé PayPal à partager les informations recueillies avec MasterCard et Visa. Peu de temps après, et toujours selon MEGA, PayPal a immédiatement stoppé la relation.
Le chiffrement de bout-en-bout utilisé est un problème
Selon les explications fournies, PayPal a reconnu que l’activité de MEGA était menée « de bonne foi », mais qu’il existait un problème avec la solution retenue pour le chiffrement : l’impossibilité de savoir ce qui se trouve réellement sur la plateforme. Telle est la curiosité du point soulevé par PayPal, puisque l’intérêt du chiffrement est justement d’empêcher toute personne tierce d’accéder aux informations de l’utilisateur.
Pour MEGA, la décision est incompréhensible, l’entreprise estimant qu’elle répond aux mêmes critères que ceux imposés par d’autres services de stockage dans le cloud, proposés par Google, Microsoft, Apple, Dropbox, Box ou encore Spideroak. Pourquoi les solutions de chiffrement de ces derniers n’ont-elles causé aucune difficulté à PayPal ? On peut d'ailleurs se demander si MEGA ne cherche pas ici à faire passer une idée : la différence avec les concurrents ne tiendrait-elle pas dans la « conformité » des solutions de chiffrement avec les exigences du monde du renseignement ?
Selon MEGA, un sénateur a fait pression sur MasterCard et Visa
Dans son communiqué, MEGA indique que le sénateur Leahy (président du Comité Judiciaire du Sénat américain) a fait pression sur MasterCard et Visa pour bloquer les paiements, faisant à leur tour pression sur PayPal. L’entreprise annonce également qu’elle ne compte pas modifier son système actuel, qui consiste à chiffrer l’information localement avant qu’elle ne soit envoyée sur les serveurs.
Let's give Bitcoin a boost :-) #MEGA
— Kim Dotcom (@KimDotcom) 27 Février 2015
Conséquence, MEGA ne peut actuellement plus recevoir de paiements. La société a annoncé qu’en attendant que de nouvelles méthodes soient trouvées, aucun compte ne sera suspendu ou ne se verra imposé une limite de stockage. En outre, les actuels abonnés recevront deux mois gratuits. Kim Dotcom a également indiqué vendredi sur Twitter que les bitcoins étaient envisagés, mais rien de définitif n’a encore été décidé.