Depuis le scandale SuperFish, la communication de Lenovo fonctionne à plein régime. Le constructeur a remis le couvert vendredi pour détailler un peu plus ce qu’il comptait faire dès cette année pour redorer son blason. Selon ses promesses, les clients devraient ainsi bénéficier dans quelques mois de machines nettement plus propres.
Tirer son épingle d'une situation délicate
SuperFish est le nom de logiciel par qui le scandale est arrivé. Fonctionnant pratiquement comme un adware et présent sur une bonne partie des portables grand public de Lenovo, il se servait d’un certificat auto-signé pour intercepter toutes les communications, y compris sécurisées, afin d'insérer des offres comparatives et des publicités. Les résultats de Google étaient également modifiés. En dépit des explications données par le constructeur et les dénégations de SuperFish, le problème de sécurité était plus que conséquent.
La semaine dernière, Lenovo avait déjà indiqué qu’une réflexion avait débuté sur la « propreté » des machines, autrement dit ce qui était ajouté à Windows sur les PC vendus aux clients. L’entreprise avait affirmé qu’un tri allait avoir lieu et que les détails seraient annoncés publiquement. Elle comptait même discuter directement avec les plus gros détracteurs pour corriger les éventuelles critiques.
« Éliminer ce que notre industrie appelle les adwares et les bloatwares »
Et voilà que dans un billet daté de vendredi, Lenovo revient sur la situation. Le constructeur l’annonce cette fois clairement : « Les évènements de la semaine dernière ont renforcé l’idée que l’expérience, la sécurité et la vie privée de l’utilisateur doivent être nos priorités. En gardant ceci à l’esprit, nous allons largement réduire le nombre d’applications préchargées. Notre objectif est clair : devenir le leader des PC plus propres et plus sûrs ».
Comme nous l’indiquions la semaine dernière, il aura finalement fallu qu’éclate un scandale pour que la réflexion sur les applications préchargées débute enfin. Dans la pratique, le tri commence dès à présent et sera terminé pour le lancement de Windows 10. À terme, le DVD de restauration ne contiendra plus que le système d’exploitation, les pilotes spécifiques quand ils sont nécessaires, un logiciel de sécurité et certaines applications Lenovo. « Cela devrait permettre d’éliminer ce que notre industrie appelle les adwares et les bloatwares » ajoute le constructeur.
La concurrence va-t-elle suivre ?
Lenovo promet de détailler les applications finalement conservées, notamment quant à leur utilité. Les retours clients et « d’experts de l’industrie » seront régulièrement sollicités afin de vérifier la conformité de l’offre logicielle avec les attentes. Notez bien que l’initiative touche l’ensemble des PC de Lenovo, et pas uniquement ceux qui étaient concernés par SuperFish.
Le mouvement amorcé par l’entreprise va clairement dans le bon sens, même s’il est relativement incroyable d’avoir attendu 2015 pour s’occuper sérieusement d’un problème déjà ancien. L'enjeu pour Lenovo est maintenant de tirer son épingle du jeu en se créant la réputation d'un fournisseur de machines « propres ». À voir maintenant la réaction des concurrents dans cette guerre de l'hygiène informatique de base.