Après avoir conquis le grand public avec Android, Google s’attaque maintenant aux entreprises. Le groupe présente sa solution Android for Work, une suite de fonctionnalités, d’applications et de partenariats destinée à convaincre les responsables informatiques d'adopter Android, en mélangeant des fonctions existantes à quelques nouveautés.
C’est l’heure pour Google d’aller au travail. Le groupe de Mountain View a annoncé hier Android for Work, son offre pour conquérir les cœurs des responsables informatiques des entreprises. Google est déjà le rival qui monte face à Microsoft sur la bureautique et la collaboration en entreprise, défiant le mastodonte Office avec ses Google Apps. Désormais, c’est par la porte du mobile que le groupe veut s’immiscer, en comptant notamment sur la propension des employés à utiliser de plus en plus leur téléphone personnel pour le travail.
L’offre a deux volets : les fonctions présentes sur Android lui-même et des partenariats avec de grands noms du monde professionnel. Du côté des nouvelles fonctions, elles tiennent majoritairement à Android 5.0 Lollipop, lancé en novembre. La nouveauté majeure a été l’inclusion de profils professionnels, déconnectés du reste de l’appareil et qui peuvent contenir les emails, contacts, calendriers et documents pros « en toute sécurité ». Plus globalement, Android 5.0 amène le chiffrement de la mémoire par défaut et des règles plus restrictives pour les applications, via SELinux. Pour les terminaux plus anciens (entre Android 4.0 et 4.4, soit 90 % du parc), Google propose une application qui émule les fonctions intégrées par défaut dans Android 5.0.
Une boutique et des applications dédiées aux pros
Google a également présenté Google Play for Work, une boutique d’applications sur laquelle chaque entreprise peut choisir et déposer les applications permises sur les terminaux professionnels des employés ou sur leur profil « sécurisé ». Cela peut inclure des applications développées par l’entreprise elle-même. Une fonction déjà proposée par d’autres systèmes, comme Windows Phone avec les Company hub apps.
Reste qu’avec Google Play for Work, les entreprises sont totalement dépendantes de Google, qui gère l’infrastructure derrière la boutique. Les applications professionnelles sont marquées d’un logo spécifique dans le lanceur et les notifications, comme l’explique un employé dans une vidéo dédiée aux développeurs.
Le groupe californien propose également de nouvelles applications spécifiques aux pros, pour la gestion des emails, des contacts et des calendriers. Elles sont compatibles avec les principales solutions professionnelles, comme Microsoft Exchange, IBM Notes… et bien entendu les Google Apps.
Des partenariats pour convaincre
Deuxième volet de l’offensive : des partenariats, plein de partenariats. Il s’agit surtout pour Google d’expliquer aux entreprises qui hésitent entre iOS, Android ou Windows Phone que de passer à Android n’engendrera pas de changement massif dans leur manière de gérer les téléphones. De même, les terminaux des employés sont censés être bien plus simples (et sûrs) pour les tâches pros. Les téléphones Android sont ainsi gérables avec les outils de BlackBerry, Citrix ou encore SOTI, qui comptent parmi les références du domaine.
Ces solutions de gestion de flottes sont utilisées entre autres pour définir le niveau de sécurité des appareils des employés et gérer en masse les applications disponibles sur ces terminaux. C’est donc le cas de BlackBerry, avec son outil Enterprise Server 12. L’effort technique n’a pas été énorme. BES12 supporte déjà le système Knox de Samsung, qui crée un profil dédié aux tâches professionnelles, totalement coupé du reste. Knox est surtout la base des nouvelles fonctions d’Android 5.0, à partir de laquelle Google et Samsung ont travaillé.
Entre autres partenariats, Google met en avant les grands noms des applications pros (comme Adobe, Salesforce, SAP…), les constructeurs de terminaux (Samsung, Sony, LG…) et les équipementiers réseau (Cisco, F5 Networks ou le fabricant de pare-feu Palo Alto Networks). Tous leurs produits ont donc la garantie de s’intégrer avec Google for Work. Cette logique rappelle celle de l’Open Handset Alliance, créée par Google aux débuts d’Android pour réunir les industriels autour de son système.