Suite à différentes révélations de presse, le député Bruno Le Maire (UMP) vient de demander au ministre de la Défense si une unité militaire dédiée à la lutte contre la propagande djihadiste sur Internet avait oui ou non été mise en place par les autorités.
Le mois dernier, le ministère de l’Intérieur inaugurait en grande pompe un site de contre-propagande flambant neuf, « stop-djihadisme.gouv.fr ». Le quotidien Le Monde révélait toutefois quelques jours plus tard que l’armée française s’était dotée dans le même temps, et de manière bien plus discrète, d’une cellule composée d’une « cinquantaine de spécialistes militaires » censée lutter de manière plus active, toujours via Internet, contre l’État islamique.
Nos confrères affirmaient de source militaire que le Centre interarmées d’actions dans l’environnement (CIAE) hébergeait désormais une « task force » ayant pour but « de riposter de façon immédiate par la diffusion d’images et de messages », et ce grâce à l’utilisation « d’avatars sur les réseaux sociaux », de « la surveillance à grande échelle », l’aide « de psychologues pour toucher le public-cible de l’État islamique », etc.
Une nouvelle cellule qui serait composée d’une cinquantaine de militaires
Si cette information semblait tout à fait plausible, Manuel Valls ayant annoncé la création de plusieurs centaines d’emplois suite aux attentats du mois dernier, L’Opinion a profondément remis en cause cette version, s’appuyant elle aussi sur des sources militaires. « Ce n’est pas dans notre périmètre [de compétence] » a notamment déclaré le porte-parole de l’état-major des armées, le colonel Gilles Jaron.
Dénonçant la position « floue et contradictoire » de l’exécutif sur ce dossier, le député Bruno Le Maire a donc demandé au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, de « bien vouloir clarifier la position du gouvernement sur la création d'une telle structure ». Au travers d’une question écrite parue ce matin au Journal officiel, l’ancien prétendant à la présidence de l’UMP dit vouloir connaître les « modalités d'organisation et de fonctionnement » de cette nouvelle unité militaire – si son existence était officiellement confirmée.
Le gouvernement dispose en principe d’un délai de deux mois pour répondre à cette question (même si celui-ci n’est guère respecté dans la pratique).