En novembre dernier, la Commission des affaires culturelles a mis en place une mission parlementaire pour tirer un bilan des 30 ans de la copie privée. Le rapport d’information est programmé pour juin…cependant, entre temps, impossible d’avoir accès aux travaux préparatoires.
Selon la lettre de cadrage de cette commission, le chantier s’avère pour le moins ambitieux. Dans les pistes de réflexion, elle explorera en effet les bugs de la gouvernance, la question de l’évaluation du préjudice, des méthodes de calcul « qui ne reposent sur aucune étude scientifique », etc. Elle évaluera aussi le thème de la transparence. Pour mémoire, les rapports annuels des ayants droit, décrivant les actions financées par le quart de la copie privée (soit entre 50 et 60 millions d’euros par an) ne sont pas publics. Il faut en effet se rendre au ministère de la Culture pour découvrir quelles sont les actions, dans leur intégralité, qui ont été financées par ce biais.
Cependant, cette problématique de la transparence frappe également la commission en question. C’est certes d’une autre dimension, mais qu’on en juge : les débats, les comptes rendus, les flux vidéos, l'agenda, etc. rien n’est accessible au public, et donc aux journalistes. Une chape de plomb s’est en effet abattue autour du sujet et les citoyens devront se contenter du rapport final attendu en juillet.
En interne, on nous indique que cette publicité des débats est décidée au libre choix de la présidente (Virginie Duby-Muller, UMP) et du rapporteur (Marcel Rogemont) de la commission. Or, dans l’arbitrage entre avantages et inconvénients, ils ont considéré que les personnes auditionnées se sentiraient nettement plus libres de s’exprimer dans un parfait huis clos. Il est vrai que la parole est plus libre lorsque les oreilles se font rares. « Si c’est filmé en public, c’est langue de bois assurée !» nous concède ainsi une autre source parlementaire. Cependant, ce sujet est tout de même moins sensible que pourrait l’être une mission sur le terrorisme ou le renseignement. Et les partisans d'une plus forte transparence pourront toujours considérer que le mécanisme faisant contribuer l’ensemble des Français et des personnes morales, une publicité des échanges serait à tout le moins la bienvenue. La question reste donc ouverte...