Alors que la valse des présentations trimestrielles de résultats touche à sa fin, c'est au tour de NVIDIA de présenter ses chiffres pour le dernier trimestre de son exercice fiscal. Le caméléon tient la forme, notamment grâce à sa progression sur le marché des GPU pour PC, et a augmenté son bénéfice net de plus de 40 % sur un an.
Fabriquer et vendre des puces graphiques semblent être une activité plutôt rentable, si l'on se fie aux derniers résultats trimestriels de NVIDIA. La société américaine est apparue en grande forme lors de la présentation de ses chiffres pour le quatrième trimestre de son exercice fiscal, et ce malgré une petite baisse de régime sur le segment des puces pour terminaux mobiles.
Une croissance honorable
Les fêtes de fin d'année ont plutôt bien profité à la société basée à Santa Clara, dont le chiffre d'affaires sur le quatrième trimestre s'est établi à 1 251 millions de dollars, soit 9 % de plus que l'an passé à la même époque. Bien aidé par une marge brute de 55,9 % qui a progressé de 1,8 point sur un an, NVIDIA a pu dégager un coquet bénéfice de 193 millions de dollars, contre 173 millions trois mois plus tôt, et 147 millions sur le dernier trimestre de l'exercice précédent.
Sur l'ensemble de l'exercice, NVIDIA a réalisé un chiffre d'affaires de 4,68 milliards de dollars, soit 13 % de mieux que l'an passé, où il n'était question que de 4,13 milliards. La marge brute moyenne sur l'année a quant à elle progressé de 0,6 point, passant de 54,9 % à 55,5 %, ce qui permet tout de même à la société de dégager un bénéfice net annuel de 631 millions de dollars, contre 440 millions un an plus tôt. Sur un an, la progression est donc de 43 %. AMD aimerait probablement pouvoir en dire autant.
Des GPU qui se vendent mieux, un bilan plus mitigé pour Tegra
La plus grosse source de revenus de NVIDIA provient, sans surprise, de la vente de puces graphiques dédiées au monde du PC et des serveurs. Au dernier trimestre, ce sont un peu plus de 85 % du chiffre d'affaires qui provenaient de cette activité, soit 1,07 milliard de dollars, un chiffre en hausse de 13 % par rapport à la même période l'an passé. Cette croissance provient principalement des ventes de puces pour les PC fixes et portables dédiés au jeu, qui ont augmenté de 38 %.
Les puces Tesla affichent quant à elles « une forte croissance, tirée par de larges projets menés avec des fournisseurs de services de cloud gaming », mais aucun chiffre précis n'est donné. Concernant la gamme Quadro, NVIDIA se contente de dire que « les ventes restent saines », une manière diplomatique de dire que la croissance n'était peut-être pas au rendez-vous sur ce dernier trimestre.
Sur le segment mobile, les puces Tegra sèment le chaud et le froid. Si l'on regarde leurs performances sur l'ensemble de l'année, leurs ventes affichent une progression de 45 % sur un an, et s'établissent à 579 millions de dollars, ce qui est plutôt bon signe pour la société. Par contre, si l'on ne s'intéresse qu'au dernier trimestre, c'est plutôt la soupe à la grimace. Les ventes sont en baisse d'un tiers sur trois mois, et de 15 % par rapport au quatrième trimestre de l'an passé.
La marque décrit cette variation comme étant due au fait que les produits équipés des puces Tegra sont désormais à une étape plus avancée de leur cycle de vie, ce qui implique des ventes moindres. C'est néanmoins un signal à prendre en compte pour ce qui est des produits de la gamme SHIELD ou de Tegra K1 qui est récent sur le marché, alors que l'on attend désormais son remplaçant, le X1. Le constructeur se veut toutefois rassurant en expliquant que la baisse de revenus sur ce segment est partiellement effacée par ses récents progrès dans les systèmes de divertissement pour les voitures, et les ventes de terminaux mobiles SHIELD. Il sera donc intéressant de voir la progression dans les mois à venir.
Merci les brevets
Enfin, NVIDIA continue de tirer une partie non-négligeable de ses revenus d'un accord signé avec Intel pour l'utilisation de certains de ses brevets. Cet accord rapporte 264 millions de dollars chaque année au caméléon, soit plus d'un tiers de son bénéfice net annuel.
Les marchés financiers ont plutôt bien accueilli les annonces de la société, et actuellement, l'action NVIDIA affiche une hausse de 4% par rapport à son cours de clôture du 11 février. Cela valorise l'entreprise à hauteur de 11,8 milliards de dollars, ce qui correspond par exemple à cinq fois la capitalisation d'AMD, mais à peine 10 % de celle de Qualcomm.