Cyanogen Inc veut libérer Android de Google, en s’offrant à d’autres

Cyanogen Inc veut libérer Android de Google, en s’offrant à d’autres

Le Che Guevara du smartphone

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Guénaël Pépin

Publié dans

Société numérique

12/02/2015 11 minutes
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Cyanogen Inc veut libérer Android de Google, en s’offrant à d’autres

Cyanogen Inc, l’entreprise derrière la célèbre version non-officielle d’Android se rêve en Robin des bois face à l’empire Google. Elle cherche ainsi des investisseurs afin de construire un écosystème alternatif à celui du géant de Mountain View qui, dans le même temps, renforce son emprise sur son système, y compris sur AOSP (Android Open Source Project).

Il faut sauver Android de Google ! C’est en substance le message porté par Cyanogen Inc ces derniers mois. L’entreprise, qui s’est formée à partir de la version « amateure » d’Android, est en croisade pour combattre Google sur son propre terrain. Selon Re/code, Cyanogen Inc démarcherait de nombreuses entreprises, comme Microsoft et Amazon en quête d’investissements. La société se présenterait comme une (future) alternative solide à l’Android par Google, à même de proposer un système complet, libéré de la dépendance au groupe de Mountain View. Certains acteurs démarchés se seraient d’ailleurs retiré des discussions, « par peur de représailles par Google », ajoute Re/code.

Cyanogen Inc espère ainsi mener un tour de table qui le valoriserait à plusieurs centaines de millions de dollars, contre 100 millions lors d’un tour précédent, selon des sources du site américain. Le Wall Street Journal rapportait fin janvier que Microsoft était prêt à prendre une part d’une valeur de 70 millions de dollars (62 millions d’euros) dans la jeune pousse. Un ordre de grandeur confirmé par Re/code. Mais quel est vraiment ce besoin de se détacher de Google ?

L’étau Google se resserre autour d’Android

« Aujourd’hui, Android et iOS sont essentiellement des coques pour les services de Google et Apple. Le reste du monde vit dans ces ‘sandboxes’ sans accès au noyau des systèmes » affirmait fin janvier Kirt McMaster, le directeur général de Cyanogen Inc, lors d’une conférence organisée par The Information. Sur les versions d'Android et d'iOS du commerce, les applications tierces sont effectivement limitées aux fonctions permises par le système. Impossible, par exemple, pour deux applications de communiquer sans passer par la fonction de partage imposée par l'OS. De même, les accès aux informations de l’utilisateur dépendent des permissions régies par Apple et Google. Des limites qui sont parfois vécues comme des obstacles à la monétisation par les entreprises dépendantes des deux géants.

Un autre problème se pose chez Google : pour utiliser Android avec les services du groupe, entre autres le Play Store, il faut accepter ses règles. Les partenaires de Google font ainsi partie de l’Open Handset Alliance, qui leur permet d’intégrer les logiciels made in Mountain View. Les règles en question sont draconiennes, avec des obligations techniques et commerciales, comme l’interdiction de proposer des produits sous Android sans les services de Google. Acer l’avait appris à ses dépens en septembre 2012, quand il avait voulu commercialiser des smartphones équipés d’une version conçue par Alibaba, livrée sans les Google apps.

Les systèmes concurrents, comme Windows Phone ou BlackBerry, ne représentent qu'à peine quelques pourcents des ventes, sans réussir à attirer les développeurs... Une part des services populaires compris. Leur principal souci est que les applications existantes, sur Android et iOS, sont bien souvent incompatibles avec leurs moteurs. Microsoft développe certaines applications elle-même, tandis que BlackBerry intègre un « runtime » Android, mais dans les deux cas, le résultat serait plus un compromis qu'une réelle alternative. Reste le cas particulier de Sailfish OS utilisé par Jolla. La solution serait donc d’utiliser Android, sans Google. En clair, d’utiliser la version libre du système : l’Android Open Source Project (AOSP) que Google développe avec ses partenaires.

Nouveau problème : sous couvert de lutter contre la fragmentation, Google veut peu à peu reprendre la main sur son écosystème, au sens large du terme. Pour cela, il s'appuie sur un élément-clé : les « Google Play Services » qui ne sont pas présents dans AOSP. Pour rappel, il s'agit d'un ensemble d’outils propriétaires pour développeurs, qui ne sont fournis que sur les terminaux adoubés par la société. Ces services comprennent des éléments essentiels pour le fonctionnement des applications du groupe, palliant même certains manques de l'OS. Fin 2013, Ars Technica avait publié une longue analyse de cette prise de contrôle, qui passe également par l’arrêt du développement des applications par défaut, comme le navigateur ou le lecteur de musique.

L’alternative est pour l’instant tout aussi fermée

Intégrer ces services propriétaires aux applications est même devenu une pratique courante et recommandée. Les Play Services incluent par exemple le « Google Cloud Messaging », qui groupe les échanges de données en arrière-plan, pour économiser la batterie. Une application qui l'exploite ne fonctionnera pas correctement sur un téléphone sans les services Google. C’est notamment le cas de l’application de messagerie libre et sécurisée TextSecure, qui n’est disponible officiellement que sur le Google Play Store, justement pour cette raison.

Toutes ces limites n’ont pas empêché des entreprises d’utiliser cette fameuse version « AOSP », à la surface de plus en plus réduite. Cela pour en tirer un nouveau système, retravaillé. La plus connue de ces entreprises est Amazon, avec ses tablettes Kindle et son Fire Phone, annoncé en juin dernier. Une version qui est encore très loin de détrôner l’offre de Google, malgré la puissance du géant de la vente en ligne et la présence d’un « AppShop » avec la majorité des applications populaires.

Amazon Kindle Keff Bezos
Crédits : David McNew/Getty Images News/Thinkstock

C’est également le cas de Microsoft, avec sa gamme de smartphones d'entrée de gamme Nokia X. Ils sont équipés d’une version dérivée d’Android, sans contrôle de Google, mais sans la majorité des fonctions qui en font l’intérêt. Lancée il y a peu de temps, celle-ci a rapidement été abandonnée, sans doute aussi parce que Microsoft a préféré se focaliser sur Windows Phone. De son côté, ce qui reste de Nokia hors de Microsoft a décidé de rejoindre le clan Google, avec la N1, une tablette de 8 pouces sous Android 5.0, équipée des services de Mountain View. Lancée début janvier en Chine, elle est censée arriver dans les prochains mois dans d’autres pays, sans plus de précisions pour l’instant.

Une autre piste d’émancipation est d’ajouter ses propres services à côté de ceux de Google. C’est ce que pratique massivement Samsung, qui dispose d'une version alternative à l’ensemble des services de l’américain, jusqu’au streaming musical. Comme le notait encore Ars Technica, à propos du premier smartphone sous Tizen, Samsung propose bien plus de services maison sur Android que sur son propre système. Le groupe démarche même activement les développeurs d’applications pour qu’ils conçoivent des fonctions spécifiques à ses appareils équipés de l'OS Google.

Les « forks » représenteraient plus d’un tiers du marché Android

Pendant ce temps, les performances des industriels ayant misé sur Android sont en train de s’effriter. Alors qu’Apple affiche un dernier trimestre 2014 « record », son principal concurrent Samsung est à la peine. Le conglomérat vient d’enregistrer sa première chute des ventes en 9 ans, principalement due aux mobiles et à la concurrence des constructeurs chinois. Les ventes de terminaux Android auraient même chuté pour la toute première fois au dernier trimestre. En outre, le prix des terminaux baisserait également note le journaliste Charles Arthur, la croissance se situant désormais dans les pays en développement. Mais ce n'est pas tout...

Les versions « dérivées » d’Android seraient un vrai danger pour Google, comme le relève Business Insider. Au troisième trimestre 2014, les « forks » représentaient 37 % des livraisons de terminaux Android selon Strategy Analytics. Au quatrième trimestre, c'est 41 % des produits livrés en magasin qui n'auraient pas reçu de validation de Google selon un autre institut, ABI Research, soit 85 millions de terminaux. L’explication réside en partie dans le marché chinois, qui a été jusqu’ici assez hermétique à Google, alors qu’Android est utilisé librement par la grande majorité des constructeurs du pays. C’est par exemple le cas de Xiaomi, dont le système MIUI est bien connu des bidouilleurs.

C’est dans cette morosité globale que s’insère Cyanogen Inc : redonner du pouvoir aux constructeurs et aux entreprises tierces, là où Google les bride. L’objectif affiché est de redonner aux entreprises ce contrôle « perdu » sur les terminaux mobiles. Cela grâce à la version d’Android qu’ils développent depuis plusieurs années, améliorée par rapport à celle de Google, avec des applications par défaut à jour ou des paramètres plus poussés. Selon Cyanogen Inc, 50 millions de personnes utiliseraient leur système, en majorité installé à la place de la version fournie par le constructeur.

Sur un de leurs smartphones, un constructeur pourrait ainsi remplacer l’ensemble des services de Google par les siens, voire négocier l’installation par défaut d’applications tierces. Cela avec le contrôle du système, sans le poids de Google ni la nécessité de tout redévelopper. Cyanogen Inc prévoit en outre d’ouvrir sa propre boutique d’applications d’ici la mi-2016, a indiqué Kirt McMaster lors de la conférence de The Information début janvier, cité par Android Authority. « Dans trois à cinq ans, nous n'utiliserons plus un dérivé de Google » prophétise-t-il.

Cyanogen, sauveur d’un Android libre ? Pas si vite

« Cyanogen pourrait avoir une meilleure chance que Microsoft de construire un troisième écosystème mobile » concordait fin janvier Rajeev Chand, directeur à Rutberg & Co., une banque d'investissement spécialisée dans le mobile, au Wall Street Journal.

Malgré tout, Google est un interlocuteur fiable. Ce qui n’est peut-être pas encore le cas de Cyanogen. En avril, OnePlus dévoilait son premier appareil, le OnePlus One sous CyanogenMod, un smartphone de 5,5" à 300 euros. Après plusieurs mois de collaboration avec Cyanogen Inc, la jeune entreprise chinoise a eu une mauvaise surprise. En Inde, le « One » devra être livré sans CyanogenMod. La raison ? En novembre, Cyanogen Inc a signé un contrat d’exclusivité avec le constructeur indien Micromax, pour équiper sa gamme Yu. Cela sans prévenir OnePlus qui venait tout juste de lancer son smartphone dans le pays.

Oneplus One

La conséquence : Micromax a porté plainte fin décembre devant la Haute Cour de New Delhi, pour empêcher OnePlus de vendre ses smartphones. « Nous ne pouvons pas expliquer la décision de Cyanogen, parce que nous ne la comprenons pas vraiment nous-mêmes » déclarait l'entreprise chinoise dans un billet de blog, alors que son partenariat avec Cyanogen  Inc s’étend à 17 autres pays.

OnePlus a donc dû développer sa propre version d’Android, prévue pour être finalisée en février et installée sur les smartphones vendus en Inde, en lieu et place de CyanogenMod. Pour l’instant, seule une version « AOSP » nue, sans fonction supplémentaire, est disponible. Les téléphones fournis avec CyanogenMod jusqu’ici ne recevront pas de mise à jour. Les utilisateurs devront donc installer manuellement la version concoctée par OnePlus.

Après un an et demi d’existence, Cyanogen Inc n’a donc pas la meilleure des historiques. Microsoft et d’autres entreprises semblent pourtant croire à la promesse de la jeune pousse, à savoir reprendre la main sur la base technique du système de Google. Avec une croissance du marché mobile qui s’est déportée sur les pays émergents et la concurrence des constructeurs asiatiques, le modèle imposé par Mountain View semble bien mis à mal. Reste pourtant à Cyanogen Inc de trouver des partenaires, sur un marché où la différence est d’or, et d’être digne de confiance. Son premier partenariat avec OnePlus, ainsi que d’autres mésaventures, n’y contribuent pas encore.

Écrit par Guénaël Pépin

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

L’étau Google se resserre autour d’Android

L’alternative est pour l’instant tout aussi fermée

Les « forks » représenteraient plus d’un tiers du marché Android

Cyanogen, sauveur d’un Android libre ? Pas si vite

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Commentaires (45)


La problématique d’un OS vraiment libre n’est pas neuve : elle se posait déjà à la sortie de iOS. Et pour les personnes pensant que Androïd est libre … L’OS ne l’est pas, bien que basé sur des technos libres.



Le seul OS pour téléphone libre est Tizen (successeur de Meego lui même successeur de Maemo). Encore que la limite, qui existe, est que les “pilotes” modem restent propriétaire constructeur.


Non Android (AOSP) est bien libre.


De mon avis, aujourd’hui, la question qui se pose quand on achète quelque chose ou que l’on utilise un service c’est : A qui je veux confier mes données privées? Et donc à qui je fais le plus confiance?



Et même si un OS mobile libre perce une jour, les constructeurs joueront-ils vraiment le jeux de ne pas récolter les données avec leur vieille surcouche?



Et je trouve qu’aujourd’hui personne ne réfléchit plus à ce qu’il advient de leur données privées, à voir le nombre de personne qui télécharge des applications sans ce soucier de ce à quoi elles demandent l’accès.

Une réelle éducation doit être faites afin que chacun ait les cartes en mains nécessaires pour comprendre ce qui se passe derrière une application et plus largement, un OS.








Gilbert_Gosseyn a écrit :



Et pour les personnes pensant que Androïd est libre … L’OS ne l’est pas, bien que basé sur des technos libres.





Android Open Source Project…



Bon sinon c’est bien de se plaindre de la main mise de Google sur Android m’enfin Google fait ce qu’il veut c’est son bébé. Rien ne les obligeaient à en rendre libre une partie.

Au lieu de pleurer qu’Android sans les services de Google c’est moins bien ils n’ont qu’à développer les leurs ou carrément sortir un OS à eux au lieu de surfer sur le succès de celui qui les a fait naitre.



le projet,oui.

mais l’OS utilisé sur les terminaux finaux, non.

les drivers, les services tiers de Google, la surcouche constructeur/opérateur… tout ça est proprio.


Ainsi que Access Linux Platform, Firefox OS, Ubuntu Touch, OpenMoko et Yun OS…


J’ai l’impression qu’au final ce sont les clients qui payent le prix de toutes ces sociétés qui veulent chacune leur OS, avec leurs services et leur façon de penser.



Plutôt que de concentrer l’innovation, on la disperse, et chacun essaye de réinventer la roue de son côté.



A mon avis Cyanogen sent surtout qu’avec l’arrivée de Windows 10, qui peut créer la surprise, il ne va plus leur rester beaucoup de place.



Perso le libre c’est bien, mais j’avoue encore préférer un OS propriétaire tenu à jour par une société qui investit dedans comme Google ou Apple. C’est pour moi la meilleure garantie d’un support fiable, quitte à devoir exposer mes données.


Clairement cette stratégie de Ms payer Cyano pour leur fournir leurs service est TRES largement plus cohérente que l’idée de maintenir nokia X …



Après, pour Tizen, je demande à voir ce qu’ils vont proposer, mais je crains que les produits tizen, une fois que Samsung aura refait une couche dessus, ne soit pas “beaucoup plus libre” qu’Android&nbsp;<img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" />








Soltek a écrit :



Au lieu de pleurer qu’Android sans les services de Google c’est moins bien ils n’ont qu’à développer les leurs ou carrément sortir un OS à eux au lieu de surfer sur le succès de celui qui les a fait naitre.







Je crois que cette communication de Cyanogen Inc a surtout pour but de récolter des fonds avec une communication à la limite du FUD en exagérant certains points noirs <img data-src=" />










geekounet85 a écrit :



le projet,oui.

mais l’OS utilisé sur les terminaux finaux, non.

les drivers, les services tiers de Google, la surcouche constructeur/opérateur… tout ça est proprio.







Donc Android est bien libre… le reste est autour d’Android. Sinon même Linux n’est pas libre parce que le driver nvidia ne l’est pas ?



Il existe Android sans Google… Cyanogen le fait bien, Amazon aussi etc.

Pour ce qui est des drivers c’est déjà la faute des constructeurs, je vois pas en quoi ca changerait en leur “rendant des libertés”… c’est presque l’inverse qu’il faudrait faire : les obliger à rendre les drivers libre….




Il me semble avoir vu un script permettant de retirer toutes la surcouche applicative Google.



Concernant les données persos, il est tout à fait possible de ne pas avoir à se soucier d’à qui on veut les “confier” ses. pour ça, il suffit de stocker tout ça en local. Évidemment c’est uniquement dans le cas où on ne veut pas synchroniser ses 50 appareils.


et puis des fork d’Android (AOSP) et de Cyanogen, il y en a à la pelle sur XDA si on veut.



Cyanogen joue sur la peur du méchant Google, alors que leur but est exactement le même. j’aime beaucoup le travail de CyanogenMod (pas Inc.), mais leur nouvelle philosophie est justement celle qu’on cherchait à fuir en quittant Google pour aller sur CM.



Je rêve d’un temps où les drivers des téléphones seront publiés directement par les constructeurs et accessibles au public directement (même proprio, dans un premier temps, ça serait déjà une avancée!)








altazon a écrit :



J’ai l’impression qu’au final ce sont les clients qui payent le prix de toutes ces sociétés qui veulent chacune leur OS, avec leurs services et leur façon de penser.

Perso le libre c’est bien, mais j’avoue encore préférer un OS propriétaire tenu à jour par une société qui investit dedans comme Google ou Apple. C’est pour moi la meilleure garantie d’un support fiable, quitte à devoir exposer mes données.





OK pour le support et la continuité des services, mais que ce soit sous Android (google, pas une customrom) ou IOS, la pérennité de ton appareil est du ressort du constructeur.

J’ai 3 tablettes android à la maison, pas une n’a de mise à jour vers la version suivante (marques Packard BELL/Acer, Samsung, inconnue). Mon iPod touch reste en version iOS6.

Alors qu’un PC de 2007, un netbook de 2008 passent sous Windows 8.



Remarque: le PC de 2007 ne fonctionne plus sous Linux (plantages aléatoires), et on te répond que comme le matériel est vieux, on ne traitera pas le problème.









CryoGen a écrit :



Donc Android est bien libre… le reste est autour d’Android. Sinon même Linux n’est pas libre parce que le driver nvidia ne l’est pas ?



Il existe Android sans Google… Cyanogen le fait bien, Amazon aussi etc.

Pour ce qui est des drivers c’est déjà la faute des constructeurs, je vois pas en quoi ca changerait en leur “rendant des libertés”… c’est presque l’inverse qu’il faudrait faire : les obliger à rendre les drivers libre….





Linux est libre, Ubuntu ne l’est pas ( <img data-src=" /> )

en effet le projet (le noyau) est libre, les distributions pas forcément.

C’est pas ma faute si la principal distribution du Projet AOSP s’appelle Android et n’est pas libre.









brice.wernet a écrit :



OK pour le support et la continuité des services, mais que ce soit sous Android (google, pas une customrom) ou IOS, la pérennité de ton appareil est du ressort du constructeur.

J’ai 3 tablettes android à la maison, pas une n’a de mise à jour vers la version suivante (marques Packard BELL/Acer, Samsung, inconnue). Mon iPod touch reste en version iOS6.

Alors qu’un PC de 2007, un netbook de 2008 passent sous Windows 8.



Remarque: le PC de 2007 ne fonctionne plus sous Linux (plantages aléatoires), et on te répond que comme le matériel est vieux, on ne traitera pas le problème.







Ça rejoint ce que je dis. Si les constructeurs mettaient de l’android stock Google, comme on met du Windows, il n’auraient pas de problèmes de mises a jour.



Au final ils s’en foutent tous de l’expérience utilisateur, ils veulent juste vendre leurs services.



Donc Android est bien libre… le reste est autour d’Android. Sinon même

Linux n’est pas libre parce que le driver nvidia ne l’est pas ?

Dans Linux, tu n’es pas obligé d’installer le driver nVidia. Le driver “nouveau” fait bien son travail sur&nbsp; les cartes graphiques.


Je le sais bien, je l’utilise d’ailleurs. Mais d’un autre coté on perd en performance.

Et si je suis passé à nouveau, c’est parce que Nvidia ne supporte plus ma CG et que je ne peux mette à jour le noyau sans switcher à nouveau. Ce n’est pas vraiment un choix “libre” :) et ca change rien à la problématique constructeur.








brice.wernet a écrit :



OK pour le support et la continuité des services, mais que ce soit sous Android (google, pas une customrom) ou IOS, la pérennité de ton appareil est du ressort du constructeur.

J’ai 3 tablettes android à la maison, pas une n’a de mise à jour vers la version suivante (marques Packard BELL/Acer, Samsung, inconnue). Mon iPod touch reste en version iOS6.

Alors qu’un PC de 2007, un netbook de 2008 passent sous Windows 8.



Remarque: le PC de 2007 ne fonctionne plus sous Linux (plantages aléatoires), et on te répond que comme le matériel est vieux, on ne traitera pas le problème.





J’ai plutôt une autre vision par rapport à la non mise à niveau : si tu mets à jour ton PC vers Windows 8, c’est ton choix, ta responsabilité.



Mettre à jour Android, ça passe par la version du constructeur, qui doit la valider, et qui ne veut pas avoir de problèmes en cas de soucis de migration - d’autant que cette mise à jour est parfois mise par défaut, et donc susceptible d’impacter des gens n’ayant pas forcément la compétence/connaissance sur ce que peut entraîner une mise à jour du système.



Du coup, le constructeur devient responsable, et l’utilisateur peut potentiellement se retourner contre lui, ce qui n’est pas le cas quand tu root/mets une autre rom.



&nbsp;

&nbsp;



Une boite qui veut proposer une alternative et qui signe des contrats d’exclusivité alors qu’elle doit avant tout grandir, c’est un projet mort né.



C’est con a la base ca part d’un bon principe, mais c’est une affaire gérée n’importe comment.

L’ argent aura raison de cyanogen.








Soltek a écrit :



Android Open Source Project…



Bon sinon c’est bien de se plaindre de la main mise de Google sur Android m’enfin Google fait ce qu’il veut c’est son bébé. Rien ne les obligeaient à en rendre libre une partie.

Au lieu de pleurer qu’Android sans les services de Google c’est moins bien ils n’ont qu’à développer les leurs ou carrément sortir un OS à eux au lieu de surfer sur le succès de celui qui les a fait naitre.





Open Source != Libre



Je confirme qu’Android n’est pas libre



Tu as oublié Sailfish OS ;)








Gilbert_Gosseyn a écrit :



Le seul OS pour téléphone libre est Tizen (successeur de Meego lui même successeur de Maemo). Encore que la limite, qui existe, est que les “pilotes” modem restent propriétaire constructeur.





Pas sûr que l’UI de Tizen soit libre.



Et comme dit précédemment, il y a des petits nouveaux entièrement libres.



edit : autant pour moi, j’ai confondu avec Sailfish OS, dont l’UI n’est pas libre.









CryoGen a écrit :



Donc Android est bien libre… le reste est autour d’Android. Sinon même Linux n’est pas libre parce que le driver nvidia ne l’est pas ?



Il existe Android sans Google… Cyanogen le fait bien, Amazon aussi etc.

Pour ce qui est des drivers c’est déjà la faute des constructeurs, je vois pas en quoi ca changerait en leur “rendant des libertés”… c’est presque l’inverse qu’il faudrait faire : les obliger à rendre les drivers libre….





Tout dépend des drivers, et de ce qu’on appelle Linux.



Si l’on parle du noyau, il est libre.



Si une distrib intègre des blobs binaires proprios, ce n’est pas libre (après, en général, elle donne le choix de les installer ou pas ).









geekounet85 a écrit :



Cyanogen joue sur la peur du méchant Google, alors que leur but est exactement le même. j’aime beaucoup le travail de CyanogenMod (pas Inc.), mais leur nouvelle philosophie est justement celle qu’on cherchait à fuir en quittant Google pour aller sur CM.





+1, je les sents mal barrés là pour le coup.



“En novembre, Cyanogen Inc a signé un contrat d’exclusivité avec le constructeur indien Micromax, pour équiper sa gamme Yu. Cela sans prévenir OnePlus qui venait tout juste de lancer son smartphone dans le pays.”



Sur le compte Twitter et G+ de Cyanogen on peut lire que OnePlus avait pris des libertés dans sa documentation, sur le site web de la marque, en indiquant que toutes les fonctionnalités du téléphone avaient été développées par OnePlus eux-mêmes.

CyanogenInc s’est naturellement offusqué que leur partenaire leur crache sur la tronche de la sorte.&nbsp;

&nbsp;

Ce fait divers est parvenu juste avant la signature avec la concurrence… bizarre



Je pense que dire que CyanogenInc n’est pas un partenaire fiable est un raccourci un peu rapide


C’est tout de même une douce ironie.



Google crée un truc et d’autres le reprennent pour se battre contre Google.



C’est beau tout de même le libre (sans ironie)








von-block a écrit :



Google crée un truc et d’autres le reprennent pour se battre contre Google.







android est quand même basé sur linux <img data-src=" />









ziouf a écrit :



Open Source != Libre



Je confirme qu’Android n’est pas libre





Tu peux le modifier, redistribuer, vendre AOSP, les sources sont disponibles et ouvertes mais ce n’est pas du libre ? <img data-src=" />



android a été acheter par Google, ils ne l’on pas “créé”








Soltek a écrit :



Tu peux le modifier, redistribuer, vendre AOSP, les sources sont disponibles et ouvertes mais ce n’est pas du libre ? <img data-src=" />






 Libre = "Je peu faire tout ce que je veux avec ce truc. Ajouter, Supprimer, Modifier, Revendre ... etc..."      

Open Source = "Je peu voir comment c'est fait dedans"






Le principale différence entre les deux réside dans les licences sous lesquelles sont distribuées les sources.      

Elles sont plus ou moins restrictives et surtout les différents composants ne sont pas forcément distribués avec la même licence.&nbsp;

La doc AOSP spécifie que la "majorité" du code est distribué avec la licence Apache 2.0. Mais le tronc commun entre Linux et Android du kernel est en&nbsp;GPLv2&nbsp;et les Drivers sont encore sous d'autres licences.





Avant de partir du principe que tu peux tout faire avec AOSP passes du temps à décortiquer les clauses des différentes licences des briques qui composent le projet.

&nbsp;

Bref, je confirme : Open Source != Libre

Et trop de gens confondent les deux









ziouf a écrit :



Libre = “Je peu faire tout ce que je veux avec ce truc. Ajouter, Supprimer, Modifier, Revendre … etc…”

Open Source = “Je peu voir comment c’est fait dedans”





Merci pour cette explication simple <img data-src=" />



Je connais la différence entre du libre et de l’open source je demandais juste en quoi AOSP n’était pas libre.









detlef a écrit :



android a été acheter par Google, ils ne l’on pas “créé”





Ouais enfin quand Google l’a acheté il n’existait même pas de version 1.0 ou de beta donc bon…



Oui, et toutes les modifications qu’ils font pour faire mieux que Google sur l’OS doivent être publié … donnant donc des billes à Google pour ne pas perdre de terrain.&nbsp;



En effet, une très belle chose que le libre&nbsp;<img data-src=" />


Et ? Vu que Google a racheté toute la boite avec ses employés & co … tous les employés qui ont créé Android sont chez google (sauf ceux qui se sont barrés <img data-src=" />).&nbsp;



Quelle est la différence,&nbsp;concrètement&nbsp;&nbsp;?&nbsp;


aucune différence, c’était pour juste pour le souligné “l’erreur”


Sinon j’avais pas vu la review de Tizen par Arstechnica &nbsp;



&nbsp;Tizen doesn’t offer any innovative ideas. It’s just Android with worse design, no direction, no hardware support, and no apps.



ca fait mal&nbsp;<img data-src=" />


Noyau libre ?



Ça dépend :http://en.wikipedia.org/wiki/Linux-libre








atomusk a écrit :



Clairement cette stratégie de Ms payer Cyano pour leur fournir leurs service est TRES largement plus cohérente que l’idée de maintenir nokia X …



Après, pour Tizen, je demande à voir ce qu’ils vont proposer, mais je crains que les produits tizen, une fois que Samsung aura refait une couche dessus, ne soit pas “beaucoup plus libre” qu’Android <img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" />





Effectivement, c’est à craindre …



Tizen est poussé comme projet libre par Intel. Mais, à ma connaissance du moins, seul Samsung développe des matériels avec …








tuorhuor a écrit :



Noyau libre ?



Ça dépend :http://en.wikipedia.org/wiki/Linux-libre





Tout dépend de ce que l’on entend par noyau.



La base du noyau est libre, par contre, il est livré avec des blobs binaires optionnels.



C’est un débat de longue date entre Torvald et la FSF de savoir si le noyau doit être livré avec ou pas. Mais chaque distrib est libre de retirer ces blobs.







Gilbert_Gosseyn a écrit :



Tizen est poussé comme projet libre par Intel. Mais, à ma connaissance du moins, seul Samsung développe des matériels avec …





Pareil, je n’ai pas la connaissance d’autre constructeurs bossant sur Tizen.









ar7awn a écrit :



android est quand même basé sur linux <img data-src=" />









detlef a écrit :



android a été acheter par Google, ils ne l’on pas “créé”









Oui je sais que ça vient de Linux et d’une Startup achetée en 2005, mais étant utilisateur de Linux, c’est tout de même une grosse évolution.



Je voulais simplement dire qu’ils ont mis tout de même beaucoup d’effort et que maintenant grâce à la beauté du libre, on peut utiliser celle-ci pour partir vers d’autre chemin. C’est chouette.



Sur les épaules d’un géant…..Qui est la devise utilisée entre autres par Google Scholar.&nbsp;









ziouf a écrit :



Sur le compte Twitter et G+ de Cyanogen on peut lire que OnePlus avait pris des libertés dans sa documentation, sur le site web de la marque, en indiquant que toutes les fonctionnalités du téléphone avaient été développées par OnePlus eux-mêmes.

CyanogenInc s’est naturellement offusqué que leur partenaire leur crache sur la tronche de la sorte.







C’est un peu bidon comme explication sachant que Cyanogen était un des gros arguments marketing du One et que le logo était même imprimé sur la coque de chaque OnePlus One.



Pareil sur l’emballage où il apparait les trois mentions suivantes :




  • “Created together with ours fans”

  • Logo Snapdragon

  • Logo Cyanogen.



    Je trouve pas que Cyanogen ait été injustement traité par OnePlus. Je crois surtout que Cyanogen a voulu avoir le beurre et l’argent du beurre. Et ils risquent de s’en mordre les doigts parce qu’ils ont pris une belle réputation de partenaires pas fiables.





    Pour le reste, ils ont pas tort sur la difficulté croissante à avoir un OS basé sur AOSP sans devoir en passer par Google et son écosystème… mais je pense pas que ce soit cette petite startup qui ait les reins assez solides pour aller braconner sur les terres de Google eux-même, là où même Amazon semble rencontrer les pires difficultés.



    OnePlus qui prétend réussir là où Amazon a échoué, c’est un peu comme si l’armée du liechstenstein prétendait gagner la guerre en Irak là où l’armée américaine a échoué.









Gilbert_Gosseyn a écrit :



Le seul OS pour téléphone libre est Tizen





Si on oublie Firefox OS, Ubuntu Touch,… oui, c’est bien le seul <img data-src=" />



Sauf que Android est basé sur Linux . Une grosse partie du code provient des contributeurs du kernel Linux. Faut juste pas l’oublier.


Merci Guenael, article passionnant !!! Je suis curieux de lire les suites de tout cela !!!