Le SELL (Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisirs) vient de rendre public son premier volet de L'essentiel du jeu vidéo pour l'année 2015. Il y est question de l'état du marché français du jeu vidéo sur l'ensemble de 2014 et, heureusement pour les éditeurs, tout semble bien se passer pour eux.
2014 a marqué un tournant pour l'industrie du jeu vidéo, avec notamment l'arrivée des consoles de salon de nouvelle génération de Microsoft et de Sony, mais aussi avec le réveil de Nintendo au sujet de la Wii U. Ces deux éléments ont plutôt bien profité à l'ensemble du marché français du jeu vidéo, qui pèserait tout de même environ 2,7 milliards d'euros, une somme qui a cru de 3 % en l'espace d'un an.
Les ventes de consoles en hausse, celles de jeux en baisse
Cette apparente bonne santé du marché français, le SELL, ou Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisir, en détaille les raisons dans le premier volet de l'année 2015 de son Essentiel du jeu vidéo, grâce à des chiffres obtenus par l'institut Gfk.
Sans grande surprise, ce sont les ventes de consoles qui ont tiré le marché vers le haut en 2014. Machines de salon et portables confondues, les Français auraient ainsi acheté pour 758 millions d'euros de consoles, contre seulement 613 millions l'an passé, soit une hausse de près de 25 % en l'espace d'un an. Au total, 2,66 millions de consoles auraient trouvé preneur cette année, dont un peu plus de la moitié seraient des machines de salon de dernière génération.
Par contre, la vente de logiciels, que ce soit sur consoles ou PC sans distinction sur leur mode de vente dématérialisé ou physique, afficherait quant à elle une baisse sensible, de l'ordre de 7 %. Cela ferait tout de même passer le chiffre d'affaires de cette activité de 1492 millions d'euros à 1392 millions. Et les 10 millions d'euros supplémentaires qui seraient générés par rapport à 2013 dans le domaine des jeux sur mobiles suffiraient à inverser la tendance.
Les accessoires, un marché juteux
Le SELL livre également quelques données intéressantes concernant le marché des accessoires pour le jeu vidéo. Celui-ci aurait pesé selon le syndicat environ 270 millions d'euros. Dans cette catégorie on retrouve notamment les « jouets vidéo », comme les désormais célèbres figurines Amiibo, Disney Infinity ou Skylanders qui représentent un marché de 35 millions d'euros dans l'hexagone.
Le syndicat annonce également que les joueurs français auraient dépensé 86 millions d'euros en 2014 dans l'achat de manettes de jeu, une somme en hausse de près de 25 % sur un an. Il n'y a cependant pas vraiment de quoi s'étonner de ce chiffre, les ventes de consoles ayant apparemment augmenté dans les mêmes proportions sur l'ensemble de l'année. Enfin, on notera que la vente de chargeurs aurait généré un chiffre d'affaires de 13 millions d'euros l'an passé. Les industriels peuvent remercier Nintendo et sa fâcheuse tendance à ne pas inclure d'adaptateur secteur avec ses consoles portables.
Ce sont toujours les mêmes jeux qui se vendent
Le classement des jeux les plus vendus de 2014, en valeur et en volume, sur le marché physique a également été dévoilé par le SELL, toujours selon des données de Gfk. Sans grande surprise, on y retrouverait (comme chaque année) les mêmes titres sur les plus hautes marches. FIFA 15 trusterait ainsi les deux premières places du podium en valeur, avec respectivement 27,3 millions et 26 millions d'euros pour les moutures PS3 et PS4 du jeu. Les deux places suivantes seraient occupées par Call of Duty Advanced Warfare, avec 19,5 millions d'euros sur PS4 et 17,9 millions d'euros sur PS3.
La suite du classement se composerait des principaux gros titres multiplateformes de l'année avec Assassin's Creed Unity, GTA V et Watch_Dogs. Nintendo est tout de même parvenu à se frayer un chemin à la cinquième place avec Tomodachi Life sur 3DS (15 millions d'euros) tandis Mario Kart 8 sur Wii U se hisserait à la dernière place du top 10, avec 10,4 millions d'euros de ventes.
Quelques données restent à prendre avec des pincettes
Dans la dernière partie de son étude, le SELL nous ressert des statistiques qu'il avait déjà présentées quelques mois plus tôt concernant la démographie des joueurs en France. Le syndicat estimait ainsi que l'âge moyen de ces derniers dans l'hexagone se situerait autour de 35 ans, et qu'un peu plus de la moitié des Français de 10 à 65 ans déclarent « jouer régulièrement » aux jeux vidéo.
Ces données sont d'ailleurs à prendre avec les pincettes de rigueur, certaines classes d'âge étant « oubliées » dans le panel, comme les jeunes enfants et les personnes de plus de 65 ans, ce qui pourrait faire varier significativement certaines conclusions de l'étude. L'équipe d'Un drop dans la mare avait d'ailleurs pointé ce biais dans une de leurs vidéos :