Square Enix n'échappe pas à la règle, et l'éditeur japonais vient de dévoiler ses résultats financiers pour les neuf premiers mois de son exercice fiscal, se terminant le 31 mars 2015. La société a visiblement su profiter de sa restructuration, puisque tous les voyants sont au vert, notamment avec un bénéfice net qui a doublé sur un an.
Fin 2012, Square Enix entamait une longue restructuration afin de mieux s'adapter aux nouvelles tendances dans l'industrie vidéoludique. Celle-ci est passée par plusieurs étapes, la première étant des licenciements, opérés en décembre 2012, suivi d'un changement de PDG en mars 2013. La dernière phase s'est effectuée tout au long de 2014 avec un changement de philosophie concernant la façon dont sont menés les projets en internes. Ainsi, plutôt que de se focaliser sur quelques titres à gros budget, l'éditeur a choisi d'augmenter de moitié son budget pour le développement de jeux, et de répartir les risques sur de nombreux projets, moins chers à produire.
Visiblement, ça fonctionne
La recette semble porter ses fruits, puisque Square Enix n'affiche plus de pertes depuis plusieurs trimestres, et ses bénéfices tendent dans la bonne direction. L'éditeur a en effet présenté ses résultats pour les neuf premiers mois de son exercice fiscal, et tous les indicateurs sont au beau fixe.
Ainsi, le chiffre d'affaires du géant nippon a crû de 16 % en un an, pour s'établir a 118,9 milliards de yens, soit environ 885 millions d'euros. Le bénéfice net a quant à lui fait plus que doubler, passant de 5,2 milliards de yens (39 millions d'euros) l'an passé à 10,9 milliards de yens (81 millions d'euros) sur l'exercice en cours. Certains éditeurs aimeraient certainement pouvoir en dire autant.
Les prévisions pour l'ensemble de l'année sont également assez encourageantes, puisque dans le pire des cas, l'éditeur pense pouvoir reproduire le même chiffre d'affaires que l'an passé (à 3 % près) mais avec un bénéfice net en hausse. Celui-ci devrait donc se situer entre 7 et 10,5 milliards de yens, contre 6,6 milliards il y a un an. Le seul point noir pourrait donc concerner le fait que le trimestre prochain sera très certainement déficitaire, notamment en raison de l'absence de lancement majeur.
Les MMORPG et le yen soutiennent l'éditeur
Deux facteurs sont à prendre en compte pour expliquer la bonne santé de Square Enix, au-delà des effets de sa restructuration. L'un concerne le succès rencontré par ses deux MMORPG : Final Fantasy XIV : A Realm Reborn et Dragon Quest X, qui tous les deux « affichent une progression favorable ». Le premier des deux titres pourrait d'ailleurs jouer un rôle clé sur le prochain exercice, avec le lancement de sa première extension, qui pourrait tout aussi bien attirer de nouveaux joueurs, que faire partir certains habitués vers d'autres mondes virtuels. Une situation qu'a déjà connu Blizzard sur World of Warcraft, avec le lancement de Mists of Pandaria.
Comme pour de nombreuses entreprises japonaises ayant une forte dépendance à l'export, Square Enix profite également des fluctuations du yen pour arrondir ses fins de trimestres. Ainsi, sur neuf mois, les fluctuations du yen ont fait entrer 1,76 milliard de yens, de quoi gonfler le bénéfice net de 10 %, ce qui n'est pas négligeable.
Yen ou pas, les marchés financiers n'ont pas boudé les résultats de l'éditeur et fait grimper son action de 2,7 % à mi-séance à Tokyo, avant qu'elle ne termine la journée sur une hausse de seulement 1,39 %. Cela valorise l'éditeur à hauteur de 320 milliards de yens (2,38 milliards d'euros).
