Suite au rachat de SFR et Virgin Mobile par Numericable, la FFTélécoms a perdu deux membres importants. Si l'on ajoute l'absence de Free Mobile, l'avenir de la fédération est sur la sellette et son président a décidé de monter au créneau.
Après Free, SFR-Numericable se détache de la FFTélécoms
La Fédération française des Télécoms, ou FFT, a été créée en 2007. Franck Esser, alors PDG de SFR et de la jeune fédération indiquait qu'il était question d'un « signe fort et clair de la volonté des différents acteurs des télécommunications et des communications électroniques de privilégier la concertation avec les pouvoirs publics et la société civile, dans le cadre d'un dialogue constructif ».
Problème, le dialogue constructif s'est rapidement effrité dès les premières années. Dès 2008 en effet, Free décidait de quitter le navire, notamment à cause de désaccord sur la quatrième licence mobile. Un point qui n'est pas spécialement surprenant étant donné le bouleversement que cela a impliqué. Depuis, la FFT continue son bonhomme de chemin avec plusieurs opérateurs et MVNO dans ses rangs. Problème, suite au rachat de SFR et de Virgin Mobile par Numericable, le nouvel ensemble a annoncé qu'il ne souhaitait pas renouveler son adhésion.
Après un premier passage chez nos confrères de la Tribune, Pierre Louette, président de l'association et directeur général adjoint d'Orange, indique à nos confrères de l'AFP qu'« il faut très vite des manifestations de la part de Numericable et de Free. Si aucun des deux ne revient, la FFT ne peut pas survivre ». Une annonce qui arrive deux mois après une première opération séduction destinée à Free.
Quid de la représentativité de la fédération et de son financement ?
En effet, sans SFR-Numericable, numéro deux du secteur, et Free qui dispose désormais de plus de clients que Bouygues Telecom, la légitimité de la fédération a de quoi être remise en cause. En effet, si l'on se réfère au dernier décompte du mois de novembre, Bouygues et Orange détiennent plus de 50 millions de clients (13,4 et 37,4 millions respectivement), contre plus de 40 millions pour Free et SFR (15,4 et 26,7 millions), sans Numericable et Virgin Mobile.
Même chose pour son financement rappelle son président. Toujours selon nos confrères de l'AFP, le manque à gagner serait en effet de plusieurs centaines de milliers d'euros par an, tandis que La Tribune annonce que la cotisation coûterait entre 400 000 et 600 000 euros par an.
Quoi qu'il en soit, l'issue de la fédération devrait être scellée d'ici quelques jours sans mouvement de la part de SFR-Numericable ou de Free. Pierre Louette se veut néanmoins optimiste et indique que « le risque de la disparition de la FFT a généré une prise de conscience » et que des « discussions sont en cours », sans plus de précisions. Une chose est sûre : Patrick Drahi et Xavier Niel ne seront certainement pas les plus faciles à convaincre même si, comme le précise La Tribune, le gouvernement appliquerait une « pression amicale ».