Alors que les rumeurs d'une vente ou d'une fusion de SFR avec un autre opérateur alternatif se multiplient, Stéphane Roussel, le patron de SFR, a pour la première fois commenté ces rumeurs. Interrogé par Le Point, le PDG ne cache pas qu'il y a trop d'opérateurs en France et que des rapprochements sont inévitables.
Stéphane Roussel, PDG de SFR.
Il y a trop d'opérateurs en France selon Roussel
Le marché français des télécoms se dirige-t-il tout droit vers une fusion entre deux opérateurs voire vers une acquisition ? Aujourd'hui, les quatre plus gros fournisseurs d'accès à Internet sont aussi les quatre plus grands opérateurs mobiles. Seul Numericable, cinquième FAI du pays, ne dispose pas de son propre réseau mobile.
Pour Stéphane Roussel, président de SFR depuis fin juin dernier, la France compte de façon évidente trop d'opérateurs sur son territoire. « Regardez aux États-Unis, il y a quatre fois plus d'habitants (NDLR : cinq fois en fait), et quasiment le même nombre d'opérateurs ».
S'il y a de nombreux petits opérateurs outre-Atlantique, le pays entouré par le Canada et le Mexique compte en effet une poignée d'entreprises majeures, dont AT&T, Sprint, Verizon, T-Mobile USA et MetroPCS. Sachant que les deux derniers devraient fusionner l'an prochain sauf opposition des autorités de la concurrence.
« Les jeux sont ouverts »
En France, si un rapprochement avec Orange semble difficile du fait de son importance dans tous les secteurs télécom (téléphonie fixe et mobile, et internet), les autres opérateurs alternatifs peuvent tout à fait discuter. Et pourquoi pas envisager une fusion, estime Stéphane Roussel. « Tout le monde peut s'allier avec tout le monde » a-t-il ainsi commenté au micro du Point. « En ce moment, tout le monde discute avec tout le monde, les jeux sont ouverts. »
Reste à connaître les intérêts de chacun ainsi que leurs capacités financières respectives. Pour le moment, il semble que Vivendi souhaite se débarrasser de toutes ces filiales télécoms, que ce soit Maroc Télécom, le Brésilien GVT et donc bien sûr le français SFR. Selon nos informations, Vivendi et Numericable discutent depuis un certain temps. Et d'après Les Échos, des discussions similaires auraient récemment eu lieu entre Vivendi et Iliad (Free). Pour le reste, aucune indiscrétion à propos de Bouygues Télécom et encore moins Orange n'a atterri dans l'oreille d'un journaliste.
Le tsunami Free est passé, SFR regagne des abonnés
Néanmoins, une fusion voire une acquisition entre opérateurs télécoms français n'est pas forcément pour demain. Chaque opérateur dispose d'un nombre confortable d'abonnés, et d'après Stéphane Roussel, le « Freenami », c'est-à-dire le tsunami Free Mobile, appartient désormais au passé. « Nous avons recommencé à gagner des clients, et nous repartons de l'avant » a-t-il ainsi affirmé. Une réflexion qui conforte les résultats d'Orange pour son troisième trimestre 2012, avec un gain net de 317 000 clients mobiles.
SFR, Bouygues Télécom et Free publieront leurs résultats et donc leur nombre de nouveaux abonnés fixes et mobiles d'ici la fin du mois de novembre.