Le Brésil est un marché bien compliqué pour les constructeurs de consoles et les éditeurs de jeux, en raison d'une politique fiscale qui n'est pas vraiment en faveur de cette industrie. Nintendo, las de cette situation, a décidé de stopper ses activités dans le pays.
Au Brésil, le marché du jeu vidéo est dans une situation très différente de celle rencontrée dans la plupart des pays occidentaux. En vertu d'une ancienne loi, les jeux vidéo sont considérés par le gouvernement et les autorités fiscales à même titre que des jeux d'argent. Cela a pour conséquence que toutes les consoles et tous les jeux importés dans le pays sont soumis à une taxe très importante, de l'ordre de 120 %.
Ainsi, si vous souhaitez acheter une PlayStation 4 à Brasilia, il vous en coutera 3 999 reals, soit un petit peu moins de 1300 euros, contre environ 400 euros ici. Microsoft fabriquant ses consoles sur place dispose par contre de conditions un peu plus favorables et peut se permettre de vendre sa Xbox One à 2 199 reals, ce qui fait tout de même 700 euros, dans un pays où le salaire moyen gravite autour des 800 euros. Pour acheter un jeu sur l'une des deux consoles, comptez environ 250 reals, soit 80 euros.
Le seul moyen qu'ont les constructeurs pour échapper aux taxes consiste à implanter des unités de production dans le pays, dont le coût n'est pas négligeable. Ni Sony, ni Nintendo n'ont choisi cette option, et ce dernier a même finalement opté pour un retrait pur et simple de ce marché. « Le Brésil est un marché important pour Nintendo et de nombreux fans locaux, mais malheureusement, les contraintes du marché local ont fait que notre modèle de distribution dans le pays ne peut plus être maintenu », explique ainsi un représentant de Nintendo of America à nos confrères de Polygon.
Nintendo n'exclut toutefois pas de remettre les pieds dans le pays si les conditions lui sont plus favorables. Le constructeur promet en effet de « surveiller l'évolution de l'environnement local et d'évaluer comment nous pourrons servir au mieux nos fans brésiliens à l'avenir ». En attendant que ce jour arrive, les joueurs brésiliens devront se passer des titres de Nintendo, et le constructeur devra renoncer à sa part sur un marché qui pèserait environ 1,5 milliard de dollars, selon les estimations de SuperData Research, rien que pour les jeux dématérialisés.