Le Parquet de Paris a ouvert selon France Info une enquête de flagrance contre Dieudonné, encore une fois pour apologie d’actes de terrorisme sur Internet. L’humoriste contesté est accusé d’avoir publié hier sur sa page Facebook officielle un message dans lequel il disait se sentir « Charlie Coulibaly », du nom de l'auteur de la fusillade de Montrouge et de la prise d'otages de l'épicerie casher de la Porte de Vincennes. Le mis en cause a par ailleurs tenu à répondre publiquement aux déclarations faites à son égard par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve.
La réaction des autorités aura été rapide. Deux personnes vont comparaître devant la justice, l’une à Nice, l’autre à Strasbourg, pour avoir fait l’apologie des attentats contre Charlie Hebdo sur Internet. Un troisième internaute a été condamné par le tribunal correctionnel de Carpentras. D’autres actions similaires pourraient par ailleurs être engagées dans les prochains jours ou semaines.
Une première affaire à Strasbourg, la seconde du côté de Nice
Le premier internaute, âgé de 30 ans, sera jugé aujourd’hui par le tribunal correctionnel de Strasbourg. Selon Les dernières nouvelles d’Alsace, qui révèle l’information, l’intéressé avait publié sur Facebook une photo « montrant une kalachnikov à terre et des mots de réjouissance » vis-à-vis de l’attentat perpétré mercredi dernier dans les locaux de Charlie Hebdo.
Son compte avait cependant été ouvert sous pseudonyme. Mais cela n’a pas empêché les forces de l’ordre de remonter jusqu’à cet homme, probablement grâce à son adresse IP. Il a été interpellé dès jeudi soir, avant d’être déféré devant le Parquet vendredi après-midi. En vertu des dispositions de l’article 421-2-5 du Code pénal, il risque jusqu’à 7 ans de prison et 100 000 euros d’amende pour avoir fait publiquement l’apologie d’actes de terrorisme.
Un autre internaute devra prochainement répondre du même chef d’accusation, mais devant un tribunal pour enfants. D’après Nice-Matin, ce jeune de 14 ans a été convoqué par le Parquet de Nice après avoir « posté sur son mur Facebook un commentaire hostile à la mobilisation en faveur des victimes des récents actes terroristes ». La teneur du message en question devait être relativement grave, puisque l’adolescent a été interpellé et placé en garde à vue, toujours selon nos confrères.
Vers une vague d’actions en justice ?
Ces deux procédures pourraient bien n’être que les premières d’une longue série. Le ministre de l’Intérieur a en effet annoncé vendredi que « 3721 messages » faisant l'apologie des attentats du 7 janvier sur les réseaux sociaux avaient été signalés aux forces de l’ordre via la plateforme gouvernementale Pharos (internet-signalement.gouv.fr). C’est à partir de ces dénonciations que les agents de l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication peuvent transmettre certaines affaires aux policiers compétents, en vue d’une enquête ou d’éventuelles poursuites.
[#CharlieHebdo] Pour signaler des contenus ou des comportements illicites sur #internet, ayez le réflexe #PHAROS! https://t.co/aQFt7z7FBY
— Police Nationale (@PNationale) 7 Janvier 2015
Un lycéen condamné pour apologie d'actes de terrorisme
On notera enfin qu’un lycéen de 19 ans a été condamné vendredi 9 janvier à 12 mois de prison avec sursis et à 210 heures de travaux d’intérêt général pour apologie d’actes de terrorisme. Selon La Provence, qui rapporte les faits, une bagarre a eu lieu jeudi matin entre plusieurs élèves, lors d’une minute de silence. « L’origine de cette altercation est simple : l’un des élèves présents a été pris à partie par un autre parce qu’il avait mis en ligne sur un réseau social des propos saluant les atrocités commises par les djihadistes. L’auteur présumé de ces déclarations les a reconnues une fois placé en garde à vue » expliquent nos confrères, sans davantage de détails.