Au nom du respect de son copyright, un important studio de films X américain a demandé il y a plusieurs jours à Google de déréférencer une soixantaine de pages du site GitHub. Sauf que celles-ci ne contenaient aucune œuvre protégée.
Dans l’espoir d’empêcher les internautes d’accéder à des contenus piratés, certains ayants droit notifient des URL à Google afin que le géant de l’internet les fasse disparaître de son moteur de recherche. À partir du moment où cette requête est effectuée dans les formes et vise une page sur laquelle se trouve un contenu manifestement illicite, la firme de Mountain View est tenue de procéder à cet effacement, faute de quoi sa responsabilité pourrait être engagée devant les tribunaux.
Toutefois, les ayants droit envoient désormais ces demandes de déréférencement à tour de bras, manifestement sans toujours trop vérifier si celles-ci sont exactes ou non.... TorrentFreak vient ainsi de dénicher une requête envoyée le mois dernier par Wicked Pictures, un célèbre producteur américain de films pour adultes. Plusieurs centaines de pages sont notifiées à Google, parmi lesquelles beaucoup appartiennent à des sites de partage notoires, tels que Kickass Torrent ou The Pirate Bay (voir ici).
Google prié de déréférencer une simple page d'aide
Jusqu’ici, tout allait bien. Sauf que Wicked Pictures a également réclamé le déréférencement d’une soixantaine de pages du site GitHub, bien connu des personnes qui cherchent à développer des logiciels open source. Ces pages ne contiennent pourtant aucune image ou film appartenant au studio de films X : on retrouve par exemple un projet « Lipstick » initié par le géant Netflix, un autre dénommé « Knockout », etc. Pire encore, une page d’aide est également dénoncée...
Comment expliquer ce qui semble être une belle erreur ? Ces projets comportaient au moins une partie du titre d'un film de Wicked Pictures. Un bug probablement lié à un programme informatique des ayants droit qui ratisse un peu trop large, mais qui aurait pu avoir des conséquences néfastes si le moteur de recherche avait donné une suite favorable à ces requêtes. Selon nos constatations, les pages GitHub notifiées sont heureusement toujours accessibles via Google.fr.
La firme de Mountain View n’a cependant pas toujours réussi à faire correctement le tri entre les demandes justifiées et celles étant erronées voire clairement illégitimes. On se souvient notamment du retrait de pages qui permettaient de télécharger le documentaire « The Pirate Bay – AFK », pourtant sous licence libre (voir notre article). Rappelons au passage qu’en 2013, le célèbre moteur de recherche a déréférencé 222 millions d’URL, sur les 224 millions de pages qui lui ont été dénoncées. Il lui faut environ six heures pour traiter une demande.