Alors même que Microsoft a dû faire face récemment à de larges attaques distribuées par déni de service contre son service Xbox Live, l’éditeur doit maintenant affronter la fuite du SDK de la Xbox One. Un groupe de pirates fait en effet circuler un pack d’installation qui doit permettre aux développeurs en théorie de créer leurs propres applications.
Le SDK se balade depuis plusieurs jours sur la toile
Depuis quelques jours, le Software Development Kit de la Xbox One circule sur les réseaux de partage. Il s’agit d’un kit utilisé en interne par Microsoft pour le développement d’applications sur sa console de salon, et qui n’est fourni qu’aux entreprises habituellement strictement autorisées. La Xbox One ne disposant pas (pour l’instant) de boutique d’applications ouverte à tous les développeurs tiers, la fuite est donc un problème.
Le Durango XDK (Xbox Development Kit) a été mis en ligne par un groupe de pirates nommé H4LT, qui n’est pas lié à la Lizard Squad à qui l’on doit les vastes attaques contre le Xbox Live et le PlayStation Network. H4LT a publié plusieurs captures d’écran pour prouver ses dires et a indiqué que le kit comprenait l’infrastructure complète de développement, les outils associés, ainsi qu’un firmware spécial pour la Xbox One afin qu’elle accepte les applications tierces développées localement.
La porte ouverte aux applications personnelles et au « homebrew »
Ce qui signifie techniquement que tout développeur possédant la console et le XDK peut créer ses propres applications et les envoyer sur sa Xbox One. Ce qui ouvre les portes du « homebrew », c’est-à-dire les modifications personnelles que l’on apporte à un produit qui normalement ne devrait pas les accepter. Bien entendu, il faut disposer du fameux firmware qui débloque cette possibilité, et il ne semble pas possible pour l’instant de faire autrement.
Comme indiqué à TechGame, les pirates de H4LT espèrent que certains développeurs et bidouilleurs se pencheront sur le XDK pour des opérations d’ingénierie inverse. H4LT explique en effet que la Xbox One, avec son architecture x86 (processeur AMD à huit cœurs), n’est en définitive qu’une petite machine sous une version modifiée de Windows 8 et dont le format utilisé pour les paquets d’applications est un dérivé du VHD (Virtual Hard Disk).
Il faudra trouver une faille pour les consoles non modifiées
Les pirates espèrent donc qu’une faille sera trouvée pour que les créations des développeurs finissent par être disponibles sur toutes les consoles, au prix d’une manipulation simple à réaliser. Notez cependant que la Xbox One étant une console particulièrement connectée, il y a des chances que Microsoft puisse détecter ce genre de modification, notamment lorsqu’une mise à jour est déployée, comme c’est le cas chaque mois ou presque.
Quant aux motivations qui ont poussé les pirates à cette action, elles ont été exposées à TechGame : « Nous l’avons fait fuiter à la communauté car lorsqu’une chose est partagée alors… le progrès vient bien plus rapidement. Le garder pour nous ne permettra pas d’accomplir quoi que ce soit. Le partager avec la communauté = créativité et recherche. […] Le SDK va tout simplement permettre à la communauté de travailler et d’ouvrir des portes vers des applications personnelles sur la Xbox One ».
Il se pourrait donc qu’une nouvelle activité de bidouillage se développe autour de la Xbox One, même s’il est probable que le degré de personnalisation n’attendra jamais celui de la toute première console de Microsoft, connue justement pour être transformable en à peu près n’importe quoi.