Le chanteur Michel Sardou a annoncé hier être victime d’usurpation d’identité sur Internet, suite à la diffusion d’une lettre ouverte à l’attention de François Hollande et frauduleusement signée de son nom. Une plainte aurait été déposée.
La fameuse lettre circule sur la Toile au moins depuis le 31 décembre. On en retrouve notamment une trace sur un site qui se présente comme un site d’information à destination de Français habitant en Israël (voir ici). Elle a également été reprise le 2 janvier par un utilisateur de Facebook, et compte aujourd’hui plus de 17 000 partages. L’auteur déplore que la France soit « colonisée par des gens d’origines diverses », alimentant son texte de nombreuses plaintes du même registre, xénophobe, sur les « Africains polygames » ou les « maquereaux roumains »...
Une plainte déposée, les gendarmes mènent l'enquête
Sauf que Michel Sardou nie avoir un quelconque lien avec cette lettre. Hier matin, le chanteur de « La maladie d’amour » a publié un message sur sa page Facebook pour expliquer qu’il était « bien évident » que ce texte était « un faux », résultat d’une usurpation d'identité. « Je ne sais pas qui est l'abruti qui s'est servi de mon nom pour déverser son fiel, mais si je le choppe il ne va pas regretter le voyage ! » a tonné l’artiste auprès de France Info. « Il m'est arrivé de dire des conneries mais le racisme ne me ressemble pas. Et puis je ne parlerai jamais comme ça au président Hollande, même si on a des désaccords. »
Selon Le Figaro, une section spéciale de la gendarmerie nationale mène actuellement des investigations pour retrouver l’auteur de ce hoax. L’attaché de presse de Michel Sardou a en outre indiqué au Monde qu’une plainte avait été déposée auprès de la préfecture de police de Paris, très probablement pour usurpation d’identité numérique. L’article 226-4-1 du Code pénal prévoit effectivement que « le fait d'usurper l'identité d'un tiers (...) en vue de troubler sa tranquillité ou celle d'autrui, ou de porter atteinte à son honneur ou à sa considération, est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 € d'amende », y compris lorsque cette infraction se déroule sur Internet.
Des célébrités régulièrement victimes d'usurpation d'identité numérique
À la lumière de ce nouveau fait divers, force est de constater que les célébrités se disent assez régulièrement victimes d’usurpation d’identité sur Internet, en particulier au travers des réseaux sociaux. On se souvient en particulier de l’acteur Gérard Lanvin, qui avait lui aussi porté plainte en 2013 pour une lettre ouverte à l’attention de François Hollande, et qui se répandait sur la Toile. L’ancien animateur du Juste Prix, Philippe Risoli, a également engagé une action similaire après que plusieurs comptes diffusant des messages tendancieux en son nom soient apparus sur Twitter et Facebook. Nous n’avons cependant pas eu connaissance des éventuelles suites judiciaires accordées à ces affaires.
Rappelons enfin que plusieurs députés de l’opposition ont déposé en 2013 des propositions de loi visant à réprimer bien plus sévèrement le délit d’usurpation d’identité numérique (voir ici et là). Leurs textes n’ont cependant jamais été examinés par l’Assemblée nationale.