Une trentaine de sites, parfois très gros, ont été bloqués en Inde. Dans le lot, Archive.org, Pastebin.com, DailyMotion.com, Github.com, ou encore Vimeo.com. Une mesure de restriction décidée par le Département des télécommunications.
La presse indienne indique qu’une trentaine de sites sont bloqués dans ce pays fort de 1,3 milliard d’habitants. Cette restriction ferait suite à une notification du DoT (department of Telecom) dont un extrait a été publié sur Twitter par le représentant du CIS (Center for Internet ans Society), toujours en Inde.
Les menaces à l'ordre public pour justifier le blocage
Dans ce document, on apprend que la mesure prend appui sur la section 69A de la loi sur les technologies de l’information de 2000. Ce texte très musclé permet au gouvernement central de bloquer l’accès à un ou plusieurs sites dès lors s’il l’estime opportun ou nécessaire. Il lui suffit de justifier de questions de souveraineté, d’intégrité de l’Inde ou de défense et d’ordre public, et à condition que ce blocage permette de prévenir « l’incitation à la commission » d’une infraction. Le blocage est très vaste, puisqu’il peut frapper toute information créée, transmise, reçue, stockée ou hébergée. Et l’intermédiaire qui rechignerait à y faire suite serait susceptible de se voir infliger une amende voire une peine maximale de sept ans d’emprisonnement.
Toutefois, hier, le Times of India n’a pas pu authentifier de son côté ce document. Nos confrères constatent cependant qu’ils ne peuvent pour l’heure accéder à Pastebin, DailyMotion et Github sur une connexion Vodafone 3G ou sur leur accès internet au bureau, alors qu’un tel accès reste possible via Airtel 3G.
Un blocage confirmé par les autorités indiennes
Selon le site Quartz India, la décision de blocage existe bel et bien et remontrait à plus d’un mois. Elle émanerait des autorités de Mumbai (ou Bombay, capitale de l'État indien du Maharashtra) suite à une plainte visant plusieurs sites coupables d’héberger des contenus « postés avec l'intention de créer des troubles, rompre la paix, et instaurer une mésentente commune ». Ces sites seraient spécialement accusés d’héberger des messages de propagandes djihadistes.
Cette information se confirme d’ailleurs sur le site du bureau de l’information du gouvernement indien qui dénonce des messages postés par ces filières afin de recruter de jeunes indiens. Il reproche du coup aux sites en cause d’héberger trop facilement des contenus tout en permettant l’anonymat de façade des contributeurs.
Selon Quartz India, quatre sites dont Vimeo, Dailymotion et Github seraient cependant désormais débloqués. « Cependant, le sort des 28 autres sites reste incertain » ajoute-t-il. L'information nous a été confirmée par l'équipe de Dailymotion France, ce déblocage remontant à trois ou quatre jours.