Dans les cartons depuis plusieurs mois déjà, l’Agence française du numérique s’apprête à prendre son envol. Cette nouvelle institution, qui regroupera la French Tech, la mission Très Haut Débit et la Délégation aux usages de l’internet, sera en effet « créée au début de l'année 2015 » selon Axelle Lemaire.
En juillet dernier, le député Lionel Tardy a adressé une question écrite à la secrétaire d’État au Numérique, Axelle Lemaire, afin de connaître précisément « les modalités et le calendrier de mise en place » de la future Agence française du numérique, évoquée ça et là depuis le début de l’année.
La locataire de Bercy vient justement de répondre au parlementaire que la création d'une « Agence du numérique » avait effectivement été décidée. Celle-ci « prendra la forme d'un service à compétence nationale rattaché à la direction générale des entreprises et organisé autour de trois pôles, agissant en cohérence :
- La mise en oeuvre du plan « France Très Haut Débit », avec la reprise et l'amplification des actions de la « Mission très haut débit » ;
- La coordination du programme French Tech [qui vise pour mémoire à mettre en avant les start-ups françaises à l'étranger ou au travers de regroupements locaux, ndlr];
- Le déploiement d'usages de proximité à l'intention des citoyens dans les territoires, construit autour des forces de l'actuelle délégation aux usages de l'internet (DUI). »
Axelle Lemaire a surtout promis au député Tardy que cette nouvelle institution verrait le jour « au début de l'année 2015 », alors qu’elle avait auparavant évoqué « septembre » 2014.
Regroupement de trois structures existantes
Mais à quoi va servir ce rapprochement ? Le mois dernier, au Sénat, la secrétaire d’État au Numérique a expliqué qu’il s’agissait de se diriger vers « une plus grande cohérence administrative et stratégique », en particulier en direction des collectivités locales, qui font office de pivot dans le déploiement des réseaux. « Nous serons ainsi plus réactifs, en lien avec les élus, les collectivités et les entreprises, sans concurrencer les instances déjà existantes » avait à cet égard fait valoir Axelle Lemaire.
En clair, il s’agit de faciliter le déploiement du numérique sur le territoire, en rapprochant ces acteurs administratifs et de terrain, le tout en prenant aussi en considération les usages. La délégation aux usages de l'Internet (qui devrait d’ailleurs devenir la « mission aux services et aux usages du numérique ») a effectivement pour rôle d’aider à la diffusion du numérique auprès des particuliers et des entreprises, par exemple au travers des initiatives « Internet sans crainte » ou « Ordi 2.0 ».
La nouvelle agence n’a cependant pas vocation à avoir autant de pouvoir et d’indépendance qu’une autorité administrative par exemple. Elle restera d’ailleurs sous la tutelle de Bercy.
Les enveloppes budgétaires de ses trois structures sont par ailleurs très différentes pour l’année prochaine : 1,4 milliard d’euros pour la mission Très Haut Débit, 15 millions d’euros pour la French Tech, et 540 000 euros pour la DUI.