Quand un jeu au contenu hautement polémique débarque sur Greenlight et reçoit les faveurs des internautes, Valve reste le seul maître à bord de sa plateforme. Les développeurs de Hatred l'ont appris à leurs dépens, mais au vu du thème abordé par leur jeu, cela ne surprendra personne.
Le programme Greenlight de Steam propose aux développeurs indépendants de soumettre leurs jeux au jugement des internautes, afin de déterminer si oui ou non, ils peuvent intégrer le catalogue de Steam. Seulement, les votes des joueurs ne forment pas le seul critère pris en compte, et Valve se réserve le droit de refuser la publication d'un titre sur sa plateforme.
De controverses en polémiques
Le studio Destructive Creations a fait les frais de cette politique, avec son jeu baptisé Hatred. Celui-ci a déjà fait parler de lui en raison de son contenu qui a fait polémique. Le titre propose en effet d'incarner un personnage « empli de haine envers l'humanité », et qui a décidé de se lancer dans des tueries de masse, du même acabit que celles ayant eu lieu à Columbine en 1999 ou sur l'île dUtøya en Norvège en 2011. Le tout dans une ambiance assez lourde, renforcée par une direction artistique mettant l'accent sur des tons très sombres.
Le studio s'était défendu des accusations selon lesquelles son jeu faisait l'apologie de la violence et de ce genre de fusillade en expliquant sur son site officiel que le but de Hatred est seulement de faire en sorte que le joueur puisse « se demander ce qui peut pousser un être humain quelconque à devenir un meurtrier ».
Malgré cela, Epic Games, dont le moteur Unreal Engine 4 est utilisé par les développeurs de ce titre, avait choisi de prendre ses distances en expliquant à divers confrères, dont VG247, que le logo de son moteur avait été utilisé sans son consentement dans une des premières bandes-annonces, depuis mise hors ligne.
Un succès éphémère sur Greenlight
Deux mois après cette première vague de réactions, le studio a choisi de proposer son titre via le programme Greenlight de Steam. En l'espace de quelques heures, Selon Destructive Creations, Hatred reçoit alors de très nombreux votes de soutien : plus de 13 000. Un nombre suffisant pour le propulser en septième position, sur un total de plus de 2 100 jeux, ce qui lui aurait normalement assuré de rejoindre rapidement le catalogue Steam.
C'était sans compter sur le droit de véto de Valve concernant les titres publiés via sa plateforme. Doug Lombardi, le directeur marketing de l'éditeur s'est fendu d'une explication plutôt franche devant nos confrères d'Eurogamer : « En nous basant sur ce que nous avons vu sur Greenlight, nous ne voulons pas publier Hatred sur Steam. Par conséquent, nous le retirons du programme ».
Quoi qu'il en soit, la décision de Valve ne semble pas remettre en cause le développement du jeu, son studio expliquant que son lancement reste prévu pour le deuxième trimestre de 2015. Mais sans la visibilité offerte par Steam, et en sachant qu'il s'agit d'une exclusivité sur PC, Hatred ne risque pas de déplacer les foules.