L'ARCEP vient de mettre en ligne son bilan de l’introduction de la technologie VDSL2 sur le territoire. Selon le régulateur, le but est de « rendre publics des éléments d’appréciation relatifs aux performances en situation réelle de cette technologie et à estimer ses effets sur la couverture du territoire en très haut débit ».
En octobre 2013, le VDSL2 faisait enfin son entrée en France, bien après certains de nos voisins européens. Comme nous l'avions alors détaillé, cette technologie permet d'atteindre des débits de près de 100 Mb/s en téléchargement et de 50 Mb/s en upload, à condition d'être très (très) près du NRA. Initialement réservées aux lignes en distribution directe « pour des raisons techniques », celles passant par un sous-répartiteur ont finalement été ouvertes il y a peu. L'ARCEP indique avoir « suivi avec attention » ce déploiement progressif et qu'elle « s’était engagée à publier un bilan un an après la première ouverture commerciale des services haut et très haut débit s’appuyant sur cette technique ». C'est désormais chose faite. Vous pourrez le trouver par ici.
Le régulateur commence par un petit point sur les lignes qui peuvent profiter du très haut débit (plus de 30 Mb/s) via le VDSL2 : « 15.3% des lignes de la boucle locale de cuivre » d'après ses estimations et « compte-tenu des éléments à sa disposition ». Si l'on ne prend en compte que les lignes en distribution directe, ce chiffre retombe à 9,4 % seulement. Il est ensuite question des NRA équipés en VDSL2 au troisième trimestre de l'année : 97,80 % sur les zones dégroupées, contre seulement 4,6 % dans les zones non dégroupées, soit un total de 89,3 %.
Pour le gendarme des télécoms, le VDSL2 ouvert à toutes les lignes « pourrait rendre environ 1 million de logements supplémentaires éligibles au très haut débit », mais il ajoute que, bien que significative, cette hausse est « plus modérée que celle observée lors de la première phase d’ouverture du VDSL2 limitée à la distribution directe (le VDSL2 avait alors permis à plus de 1,9 million de logements supplémentaires de bénéficier du très haut débit d’un trimestre à l’autre) ».
Quoi qu'il en soit, la répartition des abonnements est intéressante à prendre en compte : sur les lignes haut débit, 9,7 % sont en très haut débit, c'est-à-dire à plus de 30 Mb/s en téléchargement d'après la définition adoptée par l'ARCEP. 5,6 % utilisent du câble, 3,1 % du FTTH (fibre optique jusqu'au domicile) et 1 % du VDSL2... un chiffre a mettre en perspective avec les 89,3 % de ligne couverte par des NRA compatibles avec cette technologie. Pour autant, certains regretteront le manque de granularité dans la définition du très haut débit qui ne prend en compte que le débit crêté descendant et pas du tout l'upload par exemple.
Pour terminer, on rappellera le cas d'OVH qui propose désormais du VDSL2 en collecte, mais sur le réseau d'Orange seulement et pour 24 euros de plus par mois. Interrogé sur la disponibilité du VDSL2 en collecte chez d'autres opérateurs, notamment SFR et Axione, partenaire d'OVH, la société roubaisienne nous avait indiqué que « seul Orange propose du VDSL en collecte ».