Dans un message publié sur Github, accompagné de données qui n’avaient pas encore été rendues publiques, les Guardians of Peace ont menacé Sony Pictures Entertainment d’aller encore plus loin si le studio s’entêtait à vouloir sortir « le film du terrorisme ». Une référence qui parait viser The Interview et relance la thèse d’une attaque venue de Corée du Nord.
Une piste de la Corée du Nord qui semblait s'être refroidie...
Il y a deux semaines environ, Sony Pictures Entertainment (SPE) subissait une violente attaque de ses services réseau, aboutissant à une vaste fraude informatique : 11 To de données copiées, dont plusieurs films qui n’étaient même pas encore sortis en salle. De très nombreuses informations sensibles, notamment des données personnelles sur les équipes de films, les acteurs et les employés, des projections financières et des bilans, avaient également été embarquées dans les vaisseaux pirates.
Rapidement, de gros soupçons étaient apparus sur l’origine de cette attaque. La Corée du Nord pouvait être ainsi impliquée car le scénario et les modalités traçaient un faisceau d’indices pointant vers la dictature militaire. Un peu plus tard, Sony avait finalement indiqué qu’elle ne croyait pas à cette piste, et la firme avait affirmé travailler avec le FBI pour retrouver les coupables.
La Corée du Nord a fini, elle aussi, par communiquer sur la question dans une réaction officielle assez originale. Le pays indique qu'il n'est pas derrière cette attaque, mais que des sympathisants (et ils sont décrits comme nombreux à travers le monde) ont pu vouloir procéder de cette manière. Tout en se dédouanant, la Corée du Nord explique en parallèle que l’impérialisme américain est dangereux pour les « droits universels des gens à une vie paisible et stable » et « viole la souveraineté des autres pays ». Les États-Unis sont par ailleurs décrits comme « le pire tyran des droits de l’homme ». La Corée du Sud est même accusée d’avoir lancé ces fausses rumeurs, celle du Nord l’avertissant qu’elle ne pourra pas échapper à « la guerre sacrée anti-États-Unis ».
... mais qui revient désormais sur le devant de la scène
Et voilà qu’apparaît sur Github un message semblant être publié par les Guardians of Peace (GOP) : « Nous avons déjà exposé clairement nos demandes à la direction de Sony, mais ils ont refusé d’accepter. Vous pensez apparemment que tout se passera bien, si vous trouvez le pirate tout en ne réagissant pas à notre demande. Nous vous envoyons à nouveau notre avertissement. Répondez à notre demande si vous voulez nous échapper. Et arrêtez immédiatement de montrer le film du terrorisme qui peut briser la paix régionale et causer la guerre ! Vous, Sony et le FBI, ne pouvez pas nous trouver ». Et de conclure que le « destin » de Sony ne dépend que de sa réaction.
Évidemment, le « film du terrorisme » pourrait bien être The Interview, racontant comment deux journalistes (incarnés par James Franco et Seth Rogen) sont contactés par le CIA afin de profiter de leur interview du dirigeant nord-Coréen, Kim Jong-un, pour l’assassiner. Le film a provoqué la colère de Pyongyang, qui avait indiqué alors qu’il y aurait des conséquences. De fait, le nouveau message semble pointer du doigt la dictature, mais rien ne peut être sûr.
Car dans tous les cas, les évènements font office de promotion grandiose pour The Interview, dont on dit désormais qu’il provoque un scandale international. Difficile donc de savoir si ce message posté sur GitHub est réel ou non et, si tel est le cas, s’il émane réellement de la Corée du Nord.