Lors de leurs dernières présentations de résultats financiers, la plupart des éditeurs ont assez largement communiqué sur la progression des ventes dématérialisées. Du côté de Take-Two, son PDG Strauss Zelnick a un autre point de vue : la part du dématérialisé l'indiffère totalement.
Qu'il s'agisse d'Activision, d'Electronic Arts, où d'Ubisoft, tous les grands éditeurs ont mis en avant la part que représentent les ventes dématérialisées dans leurs chiffres d'affaires. EA par exemple, assure que sur l'exercice en cours, la moitié de ses ventes se feront ainsi, laissant pour la première fois dans son histoire, les ventes physiques au second rang. Les autres, mettent surtout en avant la part grandissante de ce marché dans leur activité.
Les éditeurs ont-ils de sérieuses raisons de s'en réjouir ? Pas vraiment, si l'on en croit le PDG de l'un d'entre eux : Scott Zelnick de chez Take-Two. Selon lui il n'y a aucune raison de se focaliser sur cette donnée-là. Lors de la Crédit Suisse Annual Technology Conference qui se tenait hier il lui a été demandé à quel rythme les ventes dématérialisées progressent dans son entreprise, et sa réponse était plutôt inattendue. « Cela nous indiffère, parce qu'on ne peut pas choisir comment le consommateur veut consommer », rapportent nos confrères de GamesIndustry. « Nous avons besoin d'être partout. Nous avons besoin de rendre nos produits disponibles ».
Pourtant, selon les analystes, les ventes dématérialisées ont pour avantage de nécessiter moins d'intermédiaires, et de coûter moins cher aux éditeurs, ce qui augmenterait assez significativement leurs marges. Zelnick lui, n'est pas vraiment de cet avis. « Je pourrais vous dire que "c'est le Saint Graal de notre activité. En plus de toutes ces choses géniales, - les consoles de nouvelle génération, la hausse de la qualité des jeux, que c'est une zone dans l'industrie du divertissement qui croit plus vite que toutes les autres - toutes ces bonnes nouvelles ne le sont pas autant que le fait que notre modèle a entièrement basculé vers un autre qui génère plus de marge". C'est ce que les gens veulent m'entendre dire, mais ce n'est pas vrai », explique-t-il. Il ajoutera qu'effectivement, les marges en dématérialisé sont plus élevées, mais la différence avec le marché physique n'est pas aussi nette que certains semblent l'imaginer.
Cela étant, le dirigeant pense quand même que la part des ventes dématérialisées devrait continuer de croître dans les prochaines années, et qu'elle dépassera les 50 % « relativement bientôt ». Mais pour l'instant, les ventes en boutiques continuent de correspondre à au moins 70 % de ses revenus, et la situation actuelle lui convient parfaitement.