Les deux Anglais accusés d’être à l’origine de la fuite du blockbuster « Expendables 3 » ont finalement été relâchés sous caution suite à leur arrestation, la semaine dernière (lire ci-dessous). Ils sont mis en examen pour mise à disposition illicite du film avant sa sortie en salles, le tout en bande organisée. Selon les autorités américaines, qui se sont félicitées hier de leur participation à l’enquête, leur procès devrait s’ouvrir en mai 2015.
La police britannique a procédé hier à l’interpellation de deux hommes âgés de 33 et 36 ans. Ils sont accusés d’être à l’origine de la fuite du blockbuster américain « Expendables 3 », qui s’était retrouvé sur Internet aux alentours du 25 juillet alors que sa sortie en salles n’était prévue que pour le 15 août (aux États-Unis tout du moins).
Cette copie de bonne qualité avait été massivement piratée, notamment sur les réseaux peer-to-peer, et ce en dépit de l'impressionnante campagne de « nettoyage » du Net mise en place par les producteurs du film. TorrentFreak affirme ainsi que le blockbuster avait été téléchargé des millions de fois avant sa sortie officielle.
La Police Intellectual Property Crime Unit (PIPCU), l’unité de police britannique créée spécialement afin de lutter contre la contrefaçon en ligne, pense que les deux compères ont « volé » l’oeuvre depuis un espace de stockage en ligne de type cloud, avant de la rediffuser sur Internet. Le communiqué officiel des forces de l'ordre indique que les accusés ont été emmenés au poste en vue d’un interrogatoire. Aucune précision n’est cependant donnée quant à la peine encourue par les intéressés.
Le piratage pointé du doigt pour expliquer le « flop » du film
« Le public doit être conscient du fait que le piratage fait des victimes » a commenté le numéro un de la PIPCU, Danny Medlycott. Selon lui, le téléchargement illégal met en péril « des milliers d'emplois au Royaume-Uni ». Le policier a d’ailleurs bien insisté sur le manque à gagner pour les industries culturelles, qui se chiffrerait en « millions de livres ». Ces affirmations sont extrêmement proches de celles des producteurs du film, qui voient dans ce piratage pré-sortie l’une des principales raisons de son échec en salles.
La BBC note pourtant qu’une précédente fuite concernant le film « X-Men Origins : Wolverine » n’avait pas empêché ce blockbuster de réaliser un beau parcours commercial. On pourra également citer cette étude américaine publiée en 2012, et qui arrivait à la conclusion qu’il n’y avait « aucune preuve d'un effet négatif » de la mise à disposition, en P2P, d’albums avant leur sortie officielle. Dans certains cas, cela pouvait même s’avérer positif (pour en savoir plus, voir notre article de l’époque).