Comme on pouvait s'y attendre, il s'est bien joué un drame au sujet de la triche lors du tournoi de Counter-Strike Global Offensive organisé à l'occasion de la DreamHack. Une des équipes participante a bien été accusée d'avoir triché, mais pas pour une histoire de logiciels.
Alors qu'un scandale au sujet de l'utilisation de logiciels de triche éclatait la semaine dernière au sein de la scène professionnelle de Counter Strike Global Offensive, ce week-end s'est déroulée la DreamHack. Il s'agit de l'une des plus grandes compétitions du monde dans le domaine du sport électronique. Plusieurs tournois avaient lieu à cette occasion, notamment sur Counter-Strike : Global Offensive, où 100 000 dollars étaient promis aux vainqueurs.
Justement, le tournoi sur CS:GO était plus que surveillé, suite à la récente affaire ayant éclaté sur la scène professionnelle de ce jeu. Pour rappel, plusieurs joueurs émérites se sont fait prendre à utiliser des logiciels de triche ultra sophistiqués afin d'assurer leur qualification lors de plusieurs tournois. Des logiciels qui n'étaient proposés qu'aux joueurs professionnels, et à qui ils étaient parfois facturés plus de 1 000 euros.
La triche était là où on ne l'attendait pas
Pour limiter les risques, l'organisation de la DreamHack et Valve avaient tout prévu. Ainsi, selon une personne proche de l'organisation, le port des vestes a été interdit autour des zones où se déroulaient les matches, les ordinateurs ont tous vus leurs ports USB verrouillés, et les configurations des postes étaient verifiées entre chaque manche. Enfin, Valve avait même brandi la menace du déploiement d'un patch surprise pendant la compétition.
Malgré toutes ces précautions, le scandale a bien eu lieu. Non pas à cause d'un quelconque logiciel de triche, mais tout simplement parce que l'une des équipes a exploité un bug. Devant des centaines de milliers de spectateurs qui ont pu le voir en direct sur Twitch. Une bonne vieille ruse que personne n'a vu venir.
En calant la vidéo à 6h40min30s, on peut voir l'équipe Fnatic se servir d'un procédé assez largement utilisé sur ce jeu, appelé « Boost ». Le principe est simple : on monte sur les épaules d'un allié afin d'atteindre des hauteurs autrement inaccessibles, et ceci n'a rien d'interdit. Là où le bât blesse, c'est que le joueur se situant en bas, saute sur un pixel invisible (et buggé) et donne ainsi accès à une vue imprenable pour son coéquipier sur une très grande partie de la carte, ce qui ne devrait jamais arriver. Cela s'appelle le « pixelwalking ».
Et là, c'est le drame
L'équipe Fnatic jouait alors contre Team LDLC, une équipe sponsorisée par le revendeur français. LDLC menait par 12 à 3 et n'était qu'à 4 manches gagnées d'une qualification en demi-finales, quand leurs adversaires ont commencé à utiliser ce bug. Score final : 13 à 16 en faveur de Fnatic.
Sur le moment, aucun des commentateurs ne s'est aperçu de la supercherie, pas plus que le public. Mais l'équipe du revendeur français a rapidement porté réclamation auprès des administrateurs du tournoi. Ces derniers tiennent compte de la demande et exhortent les joueurs à rentrer à leur hôtel pendant qu'ils prennent leur décision. Pendant ce temps, les joueurs de Fnatic ne sont quant à eux pas renvoyés hors de l'enceinte de la compétition et ont tout le loisir de discuter avec leurs juges.
Dans un premier temps, les organisateurs décident de faire rejouer le match, une solution qui ne satisfaisait guère l'équipe du revendeur. Celle-ci jugeait en effet que Fnatic devait être créditée d'une défaite comme le prévoit le règlement de l'épreuve (ici page 10), qui interdit formellement le pixelwalking. Finalement, Fnatic a décidé au vu des charges qui pesaient contre elle (et de la réaction d'une grande partie de la communauté CS:GO) de déclarer forfait pour le reste de la compétition, propulsant automatiquement leurs adversaires en demi-finale.
Pour la petite histoire, sachez que ce sont finalement les français qui ont remporté les 100 000 dollars de la victoire finale. Malgré cette jolie ligne à ajouter sur leur palmarès, ces derniers auraient probablement préféré que le tournoi n'ait pas été entaché par cette affaire.