Selon le Wall Street Journal, Google et Intel ont noué un important partenariat qui devrait aboutir sur une nouvelle mouture des Google Glass, équipée d’un processeur maison. Mais alors que Google a parlé jusqu’à présent d’un produit destiné à tous, Intel envisage plutôt des usages spécifiques.
Une puce Intel dans les prochaines Google Glass
Les Google Glass sont officiellement disponibles depuis bientôt trois mois, mais seulement aux États-Unis depuis la boutique officielle Play Store. À 1 500 dollars, le ticket d’entrée est relativement élevé. Cette Explorer Edition est équipée d’une puce ARM fournie par Texas Instrument, mais ses caractéristiques et ses facultés techniques sont souvent reléguées au second plan, tant les questions liées à leur interdiction dans certains cas (en voiture ou au cinéma par exemple) et à la vie privée sont nombreuses.
Le Wall Street Journal, citant plusieurs sources proches du sujet, indique cependant que Google a signé un important accord avec Intel afin de travailler sur une nouvelle version de ses lunettes connectées. L’arrivée d’Intel se ferait dans le cadre d’un programme Glass at Work, centré donc sur une utilisation dans un cadre professionnel, par exemple l’industrie, la construction ou la santé.
Intel n’est pour l’instant pas forcément très présent dans le monde des objets connectés mais montre des signes évidents d’intérêt. Le fondeur a par exemple dévoilé début septembre (pratiquement le même jour que le lancement des Google Glass) un bracelet connecté de luxe baptisé MICA. Conçu avec Opening Ceremony, ses caractéristiques techniques n’étaient pas connues, excepté l’utilisation d’un écran incurvé recouvert de cristal de saphir. Le dernier IDF avait également été l’occasion d'évoquer Edison, un PC ultra compact de la taille d’une carte SD et intégrant notamment un SoC à deux cœurs cadencés à 500 MHz.
Une utilisation centrée sur certains domaines professionnels
On peut donc suggérer que la prochaine version des Google Glass pourrait emporter un SoC Intel qui serait une évolution de celui intégré dans l’Edison, d’autant que la firme compte étendre l'utilisation de la gravure en 14 nm dans les mois à venir. Toujours selon les sources du Wall Street Journal, le géant de Santa Clara prévoirait une promotion particulière de ce modèle dans les champs d’activité couverts par Glass at Work. Mais l’équipe dévolue à ce programme concerne moins de 5 % du groupe centré sur les lunettes connectées et qui comprend environ 300 personnes.
Eric Johnsen, qui a créé le programme Glass at Work, est désormais vice-président commercial de la société APX Labs. Interrogé par le Journal, il a indiqué : « Nous nous attendons à ce que les Glass évoluent et soient plus utiles pour les entreprises ». Un point de vue d’autant plus certain qu’APX est fortement engagée sur l’utilisation des lunettes de Google dans certains domaines professionnels. Selon lui, la prochaine version des Glass devait présenter une meilleure autonomie, ce qui n’est pas un mal.
Un tel partenariat pourrait être une preuve supplémentaire du rapprochement entre les deux sociétés qui ont travaillé conjointement sur le 64 bits pour Android, Google faisant aussi déjà une large utilisation des processeurs Intel, dans ses serveurs, les Chromebook de ses partenaires ou dans son Nexus Player. Mais il faudra voir si le fondeur sera à même de proposer une puce compacte comme peuvent l'être ses SoC de la série Quark tout en disposant d'une puissance suffisante pour les tâches parfois complexes que des lunettes connectées peuvent nécessiter.