C’est un article du Wall Street Journal qui a un peu mis le feu aux poudres. Nos confrères se font l’écho d’une gronde de plusieurs photographes amateurs du site Flickr qui pestent contre la décision de Yahoo, son propriétaire, de vouloir vendre des posters de leurs oeuvres.
Si les photos ont été apportées sous la licence par défaut, Yahoo les vendra 49 dollars et donnera 51 % des revenus aux créateurs. Si l’utilisateur a opté pour la licence commerciale Creative Commons, Yahoo gardera l’intégralité des sommes. Dans tous les cas, une étiquette accompagnera ce poster afin de respect la paternité de l’œuvre. Dans un courrier cité par nos confrères, Bernardo Hernandez, vice-président de Flickr, assure que cette opération est en pleine conformité avec l’ensemble des licences.
C’est en effet le photographe qui, au moment d’envoyer sa photo sur Flickr, fait ce choix en pleine conscience. Des variantes de la licence Creative Commons autorisent les réutilisations commerciales, d’autres l’interdisent. À chacun de suivre la bonne voie, en bonne et pleine conscience puisque Yahoo ne commercialisera pas les photos interdisant ces ventes, mais ne se gênera pas pour les millions d’autres. Certains photographes, contactés par le WSJ ont malgré tout été surpris de cette opération qui n’est en rien en contrariété avec leurs choix. Insistons : ceux qui désirent un partage libre, sans utilisation commerciale, doivent opter pour la bonne licence au bon moment (soit la licence CC-BY-NC). Cette problématique suggère que certains n'ont pas compris la signification du mot commercial, ou que ces termes ont mal été expliqués...

Juridiquement légitime, cette opération de Yahoo pourrait malgré tout générer une contraction des licences CC au profit de telle ou telle variante. Sur les 300 millions de photos en CC, 58 millions sont au 1er décembre en licence « paternité » (CC-BY), soit l'une des plus ouvertes.