Axelle Lemaire était récemment l'invitée de L’Atelier Numérique, une émission de BNP Paris diffusée sur BFM Business, afin de parler de la French Tech. La secrétaire d'État chargée du numérique a notamment évoqué le « rayonnement » de la France à l'international en annonçant que le tiers des startups qui seront présentes au CES 2015 seront françaises.
La French Tech est un projet de longue date, mais qui a été lancé en grande pompe au début de l'année. Pour rappel, il s'agit d'une initiative visant à mettre en avant les startups françaises à travers des regroupements locaux. Récemment, sur quinze dossiers de candidatures (voir la carte de La Tribune), neuf villes ont été labélisées : Aix-Marseille, Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Montpellier, Nantes, Rennes et Toulouse. Si le sud et l'ouest de l'hexagone sont plutôt bien représentés, les habitants du centre et de l'est sont par contre relativement esseulés.
Le cas du Sillon Lorrain, de LorNTech... et de ses noms de domaines
Le sillon Lorrain (Epinal, Metz, Nancy et Thionville) s'est par exemple récemment regroupé sous la dénomination LorNTech. Elle compte bien un compte Twitter mais pas encore de site dédié (si ce n'est un agenda) et les initiatives commencent seulement à se dérouler au niveau local, notamment avec le soutien de La Poste et à travers Innover responsable en Lorraine. Mais si la petite équipe qui gère la candidature est motivée, elle manque sans doute encore d'un réel soutien public et de moyens afin que tout puisse prendre forme.
Plus inquiétant, les noms de domaine associés à la « marque » utlisée depuis la fin de l'été n'étaient toujours pas déposés ce jour. Ainsi, lorntech.com a déjà été squatté depuis la fin août. Nous avons donc décidé de prendre à notre charge l'achat de ceux en .fr, .eu, .net, .biz, etc. Nous les tenons bien entendu gratuitement à la disposition des responsables du projet. Il faut dire que mettre d'accord les écosystèmes des quatre villes concernées n'est sans doute pas toujours une chose aisée, sans parler du regroupement régional annoncé il y a quelques jours à peine. La candidature a ainsi tardé à être déposée puisque ce n'est le cas que depuis trois semaines, et elle ne sera donc examinée que pour une éventuelle prochaine vague.
French Tech : la république numérique n'irrigue pas encore tout le territoire
Notez qu'il en est de même pour l'Alsace partagée entre Mulhouse et Strasbourg. C'est d'ailleurs ce qui semble être l'un des plus gros problèmes de l'initiative French Tech lorsqu'il faut passer à la pratique : lorsqu'une métropole ou un regroupement local est déjà bien actif, il est aisé de faire avancer les choses. Mais lorsque les responsables locaux apprécient de mener une bataille de ville à ville depuis des années, c'est tout l'écosystème qui finit par en payer le prix.
On remarquera aussi un dernier point problématique avec la carte officielle de la French Tech (voir ci-dessous) : c'est que la définition de la France du numérique ne semble concerner que la France métropolitaine. Corse et France d'Outre-mer semblent ne pas faire partie du processus pour le moment.
Pousser le label hors du territoire national
Axelle Lemaire, secrétaire d'État en charge du numérique, était récemment l'invitée de l'Atelier Numérique de BNP Paribas et BFM Business afin de discuter de ce projet. Elle est notamment revenue sur le cas des neuf villes labélisées en précisant qu'il « n’y a ni quota, ni numerus clausus. C’est un travail de co-construction entre les porteurs des dossiers dans les métropoles et la mission French Tech installée à Bercy ». Le cahier des charges à respecter est « très précis » et la secrétaire d'État indique qu'il a parfois fallu près d'une dizaine de versions d'un même dossier avant de le valider. « Nous avons labellisé neuf métropoles. Je n’exclus pas que d’autres le soient à l’avenir » ajoute-t-elle.
Elle rappelle ensuite qu'elle a « donné rendez-vous aux métropoles labellisées dans un an. Dans un an, nous serons en capacité de mesurer les progrès réalisés à l’aune des promesses qui ont été présentées. D’ici la fin de l’année, nous allons dresser une liste d’actions très concrètes. Dans un an, nous évaluerons et délivrerons, selon, des labellisations qui seront valables trois ans ». Elle est également revenue sur son récent voyage à Helsinki. Elle rappelle à cette occasion que sa mission est de « valoriser » ce label ouvert, « y compris à l’étranger ». Elle annonce d'ailleurs que « cette année, pour la première fois, le tiers des startups présentes au CES de Las Vegas seront françaises ».
Rappelons enfin que pendant le CES 2014, la France était déjà bien représentée, notamment au niveau des objets connectés. En effet, on y trouvait par exemple la brosse à dents de Kolibree, le pot de fleurs de MEG, la raquette de Babolat ou encore le pilulier de Medissimo. Les deux premiers seront d'ailleurs de nouveau présents pour l'édition 2015 qui se déroulera du 6 au 9 janvier à Las Vegas.