La Federal Trade Commission américaine (FTC) avait engagé une action en justice contre Sony en février 2012, accusant la marque de publicité trompeuse au sujet de la PlayStation Vita. L'organisme fédéral américain est parvenu à un accord, en sa faveur.
« Un mauvais arrangement vaut mieux qu'un bon procès », dit l'adage, et Sony semble s'y être tenu. Il faut dire qu'avec la FTC aux trousses, l'agence américaine chargée de l'application du droit de la consommation, aller jusqu'au procès est rarement une bonne idée, surtout que dans le cas présent, l'agence avait de solides arguments à avancer.
Le coup du chapeau de Sony
En février 2012, elle a en effet porté plainte contre Sony Computer Entertainment America, pour publicité trompeuse au sujet de la PS Vita. En cause, cinq spots publicitaires diffusés aux États-Unis décrivant les capacités de la console. Le constructeur expliquait notamment que les joueurs pouvaient :
- Accéder facilement à leurs jeux PlayStation 3 sur PS Vita, en montrant Killzone 3 en exemple
- Basculer facilement leur partie en cours sur PS3 vers la Vita
- Se lancer grâce à la version 3G dans des parties multijoueurs en live depuis à peu près n'importe où.
Problème : la plupart de ses affirmations sont selon la FTC au minimum trompeuses. Elle note ainsi que très peu de jeux sont en pratique compatibles avec la fonction Remote Play et que parmi eux « peu sinon aucun » sont aussi riches que Killzone 3, dont il est fait la démonstration à la télévision.
Également pointé du doigt, le fait qu'il n'est pas possible de basculer simplement d'une console à l'autre, puisque le jeu en cross-platform n'est également assez peu répandu sur la console, et que certaines limitations s'appliquent. L'agence cite ainsi le cas d'un jeu de baseball dans lequel la bascule n'est possible qu'après la fin d'un match, mais jamais pendant. Enfin, concernant le multijoueur en 3G, la FTC affirme qu'il n'est pas possible de jouer en live, mais seulement avec de façon asynchrone, à des jeux au tour par tour.
Une gaffe à 12 millions de dollars
Le dossier de la FTC étant plutôt solide, Sony a visiblement préférer capituler en trouvant un accord avec l'organisme fedéral. Celui-ci impose au constructeur de contacter par email toute personne identifiable ayant acheté une PS Vita sur le territoire américain avant le 1er juin 2012, afin de leur proposer une compensation. Celle-ci pourra prendre la forme soit d'un remboursement de 25 dollars, soit d'un bon de 50 dollars valable pour une sélection de jeux et services.
Si l'on se base sur les estimations de VGchartz, Sony va devoir contacter près de 500 000 clients, ce qui à raison de 25 dollars par tête pourrait coûter à la marque un peu plus de 12 millions de dollars. Une chance pour Sony que sa console portable se soit aussi mal vendue, malgré ses pratiques publicitaires discutables, la sanction aurait pu alors être beaucoup plus lourde.