Il y a quelques jours, Amazon lançait un nouveau service de stockage en ligne : Glacier. Derrière ce nom qui semble avoir peu de rapport avec des données se cache en réalité une solution pensée pour l'archivage à moindres frais puisqu'il suffit de débourser 10 € par mois pour 1 To sauvegardé.
Jusqu'à maintenant, le stockage « dans le cloud » se focalisait surtout sur des données qui avaient besoin d'être accessibles de manière constante, depuis n'importe quelle plateforme avec des outils tels que Dropbox, Google Drive, Ubuntu One, Windows Skydrive... Seul OVH se distinguait avec HubiC qui ne propose qu'un client limitant les usages puisqu'il ne propose aucune solution de synchronisation, ni aucune API.
Stockage dans les nuages : quelles solutions quand le coût est le principal critère ?
La différence fondamentale entre HubiC et les autres outils qui se basent sur des solutions telles qu'Amazon S3 ? Le coût. En effet, comme nous l'avions montré dans une précédente analyse, on se retrouve avec un tarif d'un peu plus de 80 € par an, soit 7 € par mois pour du stockage dit illimité et un peu moins de 1 € par mois pour 100 Go.
Un choix qui semble assumé par OVH qui prépare d'ailleurs une stratégie de segmentation. Différentes offres HubiC devraient ainsi voir le jour, et les offres d'hébergement mutualisées pourraient voir disparaître certaines options comme le WebDAV pour éviter la cannibalisation. C'est ce qui nous a été indiqué lors d'un échange avec Octave Klaba, DG de la société, ce week-end sur Twitter :
@davidpci @zmk le webdav de mutu va virer. je n'ai pas été d'accord qu'on propose ça sur le mutu, comme vpn, jabber, nas c'qui était de BETA
— Oles (@olesovhcom) Août 26, 2012
Mais ce segment commence à faire des émules. En effet, loin de ne chercher à stocker que des documents qui ont besoin d'être accessibles de manière permanente, les utilisateurs et les sociétés demandent aussi de plus en plus des systèmes d'archivage massif. Mais le coût des solutions telles que S3 limite rapidement leurs ardeurs, à 0,125 $ mensuel le Go stocké, on arrive à des coûts de 125 $ par mois pour 1 To... qui est pourtant vite atteint.
Avec Glacier, Amazon vise l'archivage de données : adieu la bande magnétique ?
Glacier se propose donc tout simplement de diviser ce tarif par 10. En effet, 1 Go de stockage est facturé chaque mois 0,01 $ aux USA, 0,011 $ en Europe (Irlande). Les requêtes d'envoi ou de réception des données sont facturées 0,05 $ les 1000 et pour le transfert sortant il est toujours question de 0,12 $ le Go, avec le premier Go gratuit. Il en sera de même pour les transferts entrants.
Un point divise néamoins les utilisateurs : le coût de l'extraction des données. Amazon indique en effet que 5 % des données pourront être récupérées mensuellement sans frais, soit 0,17 % par jour. Mais qu'au delà, il faudra payer 0.01 $ par Go... c'est en tous cas la façon simple de l'expliquer. Car dans la pratique, la méthode est bien plus complexe et certains demandent à Amazon de proposer un calculateur ou de revoir sa formule, détaillée par ici (préparez l'aspirine).
Si Glacier est une solution intéressante pour stocker des données, il faudra y réfléchir à deux fois avant de vouloir en récupérer.
Pas de client officiel : le SDK avant tout
Du côté de l'organisation et de la gestion, la méthode se veut par contre assez différente de celle d'OVH avec HubiC. En effet, Amazon a toujours misé sur des API et des SDK complets, laissant les développeurs faire leur travail et la segmentation se faire uniquement via le tarif de ses offres.
Ainsi, aucun client officiel n'est proposé, et il n'est même pas possible d'uploader des fichiers via l'interface en ligne, contrairement à ce qu'il est possible de faire avec S3. Tout passe par le SDK qui ne propose pour l'instant d'exploiter Glacier que via Java et .Net et la REST API dans certains cas (pour le téléchargement notamment).
Les données sont ainsi organisées en « Vault » (1000 au maximum) qui contiennent des « Archives » de 40 To au maximum. Cette dénomination cache en réalité les fichiers uploadés qui disposent chacun d'un ID unique. Du fait même de la façon de fonctionner de Glacier et la facturation imposée par Amazon, il sera ici plus pratique et moins coûteux pour l'utilisateur de n'uploader que des fichiers compressés pour limiter les requêtes.
Notez au passage que SNS, le système de notification d'Amazon, peut être relié à l'ensemble afin de permettre à l'utilisateur de savoir lorsqu'une tâche sera effectuée.
En effet, la création de l'index n'interviendra que 24 heures après le premier upload et la récupération de données ne se fera pas de manière directe. Il faudra lancer une procédure qui pourra prendre plusieurs heures à se terminer avant que vous ne puissiez récupérer une archive. Là, une solution comme HubiC gardera encore un large intérêt, pour ceux qui peuvent se contenter du client fourni tout du moins.
Voici une petite présentation vidéo publiée par Amazon :
Fast Glacier : un premier client Windows, disponible aussi en ligne de commande
Quoi qu'il en soit, pour ceux qui veulent tenter d'utiliser Glacier, sans pour autant se lancer dans les joies du SDK d'Amazon dans un premier temps, un client Windows a été mis en ligne par l'équipe de NetSDK Software : Fast Glacier. Celui-ci prend en charge vos uploads, permet de les mettre en pause et les reprendre en cas de souci, gère le multi-comptes et le glisser-déposer... et est entièrement gratuit.
Notez que pour une utilisation commerciale, une licence devra être payée pour passer à la version Pro qui propose aussi quelques options supplémentaires. Elle sera de 29,95 $ par poste avec des tarifs dégressifs en fonction de leur nombre.
Un client en ligne de commande est aussi présent, vous permettant ainsi d'automatiser certaines tâches. Il vous permet en effet d'uploader des fichiers ou des répertoires entiers comme décrit par la capture ci-dessous :
Reste maintenant à voir l'évolution du service, et des clients qui exploitaient déjà S3. Des utilisateurs demandent en effet déjà à l'équipe de Duplicati de proposer le support de Glacier, alors que celles de CloudBerry Amazon S3 Explorer ou CloudGates ont déjà indiqué qu'elles planchaient sur un tel projet.
Glacier couvre un usage, mais laisse un boulevard à OVH et HubiC
Les particuliers, eux, ne devraient pas forcément y trouver leur compte en raison du temps nécessaire lorsqu'il faut rapatrier des données. Des solutions au coût identique, voir plus faibles telles que HubiC, devraient donc avoir leur préférence.
Reste à voir si OVH tiendra ses promesses concernant les fonctionnalités et quand l'équipe se décidera finalement à proposer des moyens d'accès à ses infrastructures qui ne nécessitent pas l'utilisation du client officiel.
@slxcto @davidpci @zmk on a plusieurs ALPHA interne qui vont passer en BETA. Avant on veut passer en PROD quelques BETA qu'on a en cours.
— Oles (@olesovhcom) Août 27, 2012