La maison mère de Micromania n'aime pas qu'on brade les jeux dématérialisés

Sans déconner ?
La maison mère de Micromania n'aime pas qu'on brade les jeux dématérialisés
Crédits : Oleksiy Mark/iStock/Thinkstock

Les boutiques de jeux vidéo ont du souci à se faire avec la part de plus en plus importante que prennent les titres dématérialisés sur le marché, par rapport aux copies physiques. Lors de la présentation des résultats de Gamestop, la maison mère de Micromania, son PDG a tiré la sonnette d'alarme.

De plus en plus de jeux sont vendus de façon dématérialisée. Sur PC, le constat est assez évident, les boutiques de jeux vidéo et les grands magasins ne proposent presque plus de galettes pour cette plateforme. Il faut désormais se tourner vers des plateformes comme Origin, Steam ou Uplay pour trouver son bonheur, ou chez des revendeurs tiers comme le Humble Store. Sur consoles, la situation tend vers la même direction, avec cette fois les constructeurs qui entrent dans la danse pour gérer leurs magasins en ligne, plutôt que les éditeurs.

Le vent tourne pour les boutiques physiques

Ainsi, On pouvait apprendre dernièrement qu'Electronic Arts comptait générer 50 % de son chiffre d'affaires sur l'exercice fiscal en cours grâce aux ventes dématérialisées, une part en constante augmentation. La tendance est la même chez les autres éditeurs, et toutes ses ventes dématérialisées échappent complètement aux magasins de jeux vidéo

 

Gamestop, la plus grande entreprise dans ce secteur, qui ne possède pas moins de 6 600 boutiques à travers le monde, dont environ 450 sous la marque Micromania en France, commence à s'en inquiéter. Lors d'une conférence téléphonique avec les actionnaires du groupe, s'étant tenue après la présentation des résultats du 3e trimestre, Tony Bartel, le président de Gamestop a abordé le sujet.

 

Selon lui, les constructeurs doivent tout faire pour préserver l'écosystème existant, en veillant à ne pas faire croire aux joueurs que les jeux dématérialisés valent moins cher que leurs contreparties physiques. Il pointe notamment du doigt le fait que selon des estimations internes, Microsoft, Nintendo et Sony ont distribué pour « plus de 100 millions de dollars de jeux dématérialisés gratuitement, en packs avec leurs consoles ». 100 millions de dollars sur lesquels Gamestop ne touchera pas un centime.

Le souci du prix des jeux dématérialisés

Mais les jeux gratuits ne forment pas le seul point qui dérange Gamestop. Un autre élément délicat se trouverait du côté des tarifs pratiqués pour les titres dématérialisés. Là encore, le PDG de l'entreprise  cite « des recherches récentes », sans les nommer précisément, selon lesquelles « le prix moyen payé par un client pour un jeu AAA complet en téléchargement est de 22 dollars, quand le prix que le consommateur serait prêt à payer pour un jeu récent en téléchargement serait de 35 dollars ». 

 

Concrètement, si les jeux dématérialisés deviennent moins chers que les copies physiques, les joueurs n'auront bientôt plus aucune raison de venir dans les magasins pour acheter leurs jeux. De plus, les copies dématérialisées ne peuvent pas se revendre d'occasion, ce qui prive encore les boutiques d'une source de revenus. Sur ce dernier point, Microsoft a bien tenté de proposer une solution avec sa Xbox One, mais le public était loin de l'accueillir favorablement.

 

« Nous voulons aider à faire en sorte que notre industrie ne fasse pas la même erreur que d'autres dans le domaine du divertissement, en amenant la valeur perçue pour les biens dématérialisés significativement plus bas que pour un jeu physique », déclare ainsi le dirigeant, dans ce qui pourrait être les premières notes de son chant du cygne.

Constructeurs et éditeurs n'entendront probablement pas cet appel

En effet, les initiatives pour faire baisser la valeur perçue des titres dématérialisés sont en place depuis bien longtemps maintenant, et ce que ce soit chez les constructeurs ou les éditeurs. Microsoft et Sony offrent des jeux liés au maintien de leur abonnement aux services en ligne. Le mois prochain par exemple, le bouquet PlayStation Plus comprendra l'accès à Injustice Gods Among Us Ultimate Edition, un titre AAA sorti l'an passé.

 

Les éditeurs aussi jouent à ce petit jeu le PC étant la plateforme sur laquelle le constat est le plus flagrant. Promotions Steam, Humble Bundles, jeux offerts sur Origin... tout est fait pour donner l'impression que le dématérialisé n'est pas cher. Sur console, les tarifs affichés en Europe sur les échoppes en ligne des constructeurs sont plus élevés qu'en magasins, mais des exceptions existent et le trublion s'appelle... Electronic Arts.

 

Avec son bouquet EA Access, disponible uniquement sur Xbox One (Sony n'en a pas voulu) l'éditeur brade véritablement son fond de catalogue. Pour 25 euros par an, ou 4 euros par mois, il est ainsi possible de profiter de Battlefield 4, FIFA 14, Need for Speed Most Wanted et quelques autres titres, alors que n'importe quelle boutique les aurait revendus au moins à 30 euros la pièce en occasion.

 

À moins d'un revirement soudain de situation, ce sera surtout à Gamestop de devoir s'adapter au futur du marché du jeu vidéo, et cela lui demandera un peu plus de travail que de lancer une simple bouteille à la mer, devant ses actionnaires.

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