Après publication de notre article ce matin, le ministère de la Culture a finalement trouvé le temps de nous expliquer ce marché public visant l’acquisition de 300 licences Microsoft Office, sans concurrence possible avec une autre suite.
Le 7 novembre dernier, le ministère de la Culture a lancé un appel d’offres pour acquérir jusqu’à 300 licences Microsoft Office. Cependant, ce marché ne laisse pas de place aux suites bureautiques concurrentes, comme l’exige la lettre de l’article 6 IV du code des marchés publics. Pourquoi donc un tel achat exclusif envers une solution propriétaire, alors que la Rue de Valois installe par défaut LibreOffice ?
Des partenaires qui utilisent Microsoft Office
Le ministère nous a finalement répondu en début d’après-midi, justifiant un marché « prévu pour les usages sur lesquels Microsoft Office n'a pu être remplacé ». En cause, en particulier « certains échanges de fichiers complexes, avec des fonctions spécifiques, faits par d'autres partenaires utilisant Microsoft Office ». Dans la même veine, la rue de Valois nous explique être confronté au problème de certaines applications non migrées. « Nous avions pour cela des anciennes licences Office 97, mais qui ne tourne plus sur Windows 7, et comme par souci de sécurité nous devons absolument passer ces postes restants en Windows XP (qui n'est plus maintenu) nous allons devoir mettre de nouvelles versions d'Office. »
Groupe interministériel sur le logiciel libre
Le ministère ne détaille pas les fichiers « complexes » ni ces « fonctions spécifiques » dont il est ici question. Il se dit finalement contraint de s’aligner sur les solutions Microsoft en raison des choix de « ses partenaires ». Il assure cependant que « le besoin est bien non pas d'une suite bureautique, pour lequel LibreOffice répond très bien, mais d'une compatibilité absolue avec l'environnement Microsoft Office. Ceci justifie donc cet achat spécifique, qui reste très minoritaire ». Pour faire foi de son soutien en faveur du libre, les services de Fleur Pellerin rappellent que le ministère est « l'animateur du groupe interministériel logiciel libre, sous l'égide de la DISIC, qui agit pour son utilisation optimale au sein des SI gouvernementaux. »