Nintendo était réputé pour ne jamais proposer de DLC sur ses jeux maison, une posture complètement à contre-pied de ce qu'il se fait habituellement chez les autres éditeurs. Depuis peu, la marque a revu sa position à ce sujet, mais dans le cas de Smash Bros, elle n'a pas prévu de tirer profit de ce modèle.
Il est très courant de trouver des DLC sur les jeux de combat. Nouveaux personnages, costumes décalés, nouveaux décors pour accueillir les matches... les possibilités pour proposer de nouveaux contenus payants dans ce type de jeux ne manquent pas, et certains éditeurs comme Capcom profitent sans se poser de questions de ce filon, ô combien lucratif. Nintendo, qui jusque récemment n'avait pas encore exploré ce modèle économique pour ses jeux, a fait de timides incursions de ce côté-là, notamment avec deux packs prévus pour Mario Kart 8, et l'arrivée de Mewtwo dans Smash Bros.
Justement, Masahiro Sakurai, le créateur de la franchise Smash Bros, confie dans un entretien avec nos confrères de Videogamer que le DLC proposé dans son jeu ne signifie pas que d'autres arriveront par la suite. « Ce que je peux vous dire, c'est que nous ne travaillons sur aucun DLC actuellement. Nous mettons tous nos efforts dans le jeu. Créer des DLC impliquerait de larges coûts supplémentaires et demanderait l'implication de beaucoup de monde. Je ne peux pas encore vous dire si cela vaut le coup, au regard du coût et des critiques que cela amènera », tranche le responsable.
Cela étant, il n'est pas complètement réfractaire à l'idée d'apporter de nouveaux contenus à son jeu. « Je comprends bien que les DLC peuvent apporter beaucoup à l'intérêt de Smash Bros, et j'apprécie qu'une bonne part de l'enthousiasme pour ces jeux provient des personnages qui y apparaissent, je crois donc que les fans pourraient vraiment apprécier des DLC qui feraient perdurer cet enthousiasme », explique-t-il. Mais il reste le problème des critiques qu'un tel changement provoquerait.
Les contenus additionnels payants n'ont en général pas vraiment bonne presse. Certains joueurs les perçoivent comme des morceaux qui manquent au jeu original, et que l'éditeur surfacture pour arrondir ses fins de mois, notamment à cause de quelques exemples tristement célèbres, comme celui de Resident Evil 5, où le mode Versus était payant. D'un autre côté, quand le contenu est proposé à un tarif raisonnable, les critiques se font rapidement taire. L'exemple du pack pour Mario Kart 8 proposant 16 circuits (soit la moitié de ce qui est déjà disponible dans le jeu original), accompagnés d'autres bonus pour 12 euros, le montre plutôt bien. Il ne reste maintenant plus qu'à attendre de découvrir comment Masahiro Sakurai compte trancher cette épineuse question, et la réponse n'arrivera certainement pas avant de longs mois.