Le gouvernement a demandé hier à l’Autorité de la concurrence de se pencher sur les relations contractuelles liant les centrales de réservation en ligne (Booking, Expedia...) aux hôteliers français. L’institution devra présenter des recommandations pour « améliorer le fonctionnement concurrentiel du marché », et expertiser une proposition de « contrat de mandat » portée par certains professionnels du tourisme.
Face à la grogne des professionnels de l’hôtellerie, le gouvernement continue de se montrer déterminé à enrayer ce qui est perçu par certains comme de la concurrence déloyale. En cause, notamment, ces clauses de « parité tarifaire » imposées aux hôteliers afin de leur interdire de proposer des prix inférieurs à leurs clients qui réservent par téléphone ou via leur propre site Internet.
Le ministère de l’Économie a ainsi annoncé hier avoir saisi l’Autorité de la concurrence, afin que celle-ci rende un avis « sur la nature des relations contractuelles entre hôteliers et centrales de réservation en ligne ». Il n’est cependant pas question d’éventuelles sanctions, le gouvernement ayant déjà assigné Booking et Expedia devant le tribunal de commerce de Paris (voir notre article).
Les hôteliers voudraient des contrats plus avantageux
L’exécutif veut surtout que l’institution expertise « la demande des acteurs hôteliers, visant à imposer aux centrales de recourir exclusivement à un contrat de mandat, ce qui leur interdirait d’agir sur les prix de vente au public et contribuerait à la transparence en matière tarifaire ». Les Assises du tourisme en étaient effectivement arrivées à la conclusion que les professionnels de l’hôtellerie devaient pouvoir « être en mesure de contrôler les prix qu’ils souhaitent proposer, le cas échéant sous forme de contrat de mandat ».
D’une manière plus large, l’Autorité de la concurrence a également été invitée à formuler « toutes les recommandations qu’elle jugera utiles pour améliorer le fonctionnement concurrentiel du marché ». Lors de son discours de clôture des Assises du tourisme, Laurent Fabius avait évoqué des « programmes de fidélisation des clients », qui devaient selon lui être « encouragés afin de favoriser une alternative à la dépendance numérique envers les très grandes plateformes ».
Cette saisine intervient alors que l’Assemblée nationale a voté la semaine dernière l’amendement gouvernemental visant à faire des sites de locations entre particuliers (tels qu’Airbnb) des collecteurs de la taxe de séjour. Elle arrive également quelques semaines avant que le projet de loi d’Emmanuel Macron relatif à la croissance et au pouvoir d’achat ne soit discuté devant le Parlement.