Avec les derniers résultats trimestriels des éditeurs, nous avons pu observer que la dématérialisation gagnait du terrain dans l'industrie du jeu vidéo. Un état des lieux que Nintendo confirme, puisque le constructeur observe également une évolution de ses ventes dans cette direction-là.
Comme tous les éditeurs et constructeurs, Nintendo dispose de sa propre boutique dématérialisée, sobrement baptisée Nintendo eShop. Disponible sur 3DS, Wii et Wii U, cette échoppe propose aux joueurs de récupérer des jeux, qui parfois ne proposent pas de version physique. C'est notamment le cas de nombreux jeux indépendants, dont les studios ne peuvent se permettre de distribuer cartouches et disques optiques.
Si l'on en croit les déclarations de David Wharton, le directeur du marketing et de l'analyse pour le Nintendo Network, auprès de nos confrères de Gamasutra, il n'y a pas que les studios qui trouvent ce type de boutique intéressant : les joueurs y trouvent également leur compte.
« Nos consommateurs s'attendent à pouvoir acheter du contenu dématérialisé sur nos plateformes, et ils votent très très largement dans cette direction avec leurs dollars. Il y a eu un changement dramatique sur les dernières années, et je ne vois pas la situation s'inverser de sitôt » explique le responsable à nos confrères de Gamasutra. Ce changement brutal ne concerne toutefois qu'une part minoritaire des ventes chez Nintendo. Reggie Fils-Aime, le PDG de Nintendo of America, confiait ainsi la semaine dernière à Re/Code qu'en fonction des jeux, cette part du dématérialisé oscillait entre 10 et 20 % sur les titres majeurs, en citant les exemples de Smash Bros sur 3DS et de Bayonetta 2 sur Wii U.
À titre de comparaison, Electronic Arts tirait un peu plus du tiers (37 %) de ses revenus de ventes de contenus dématérialisés, une valeur que l'on retrouve à peu de chose près chez Activision sur la même période. Chez Ubisoft, ce sont environ 28 % du chiffre d'affaires qui avaient cette origine au premier semestre.
Dans le cas de Nintendo, il reste tout de même un frein à la progression des ventes dématérialisées : l'espace disponible sur ses consoles. Dans le cas de la 3DS, un lecteur de cartes SD permet de palier simplement et à moindre frais à ce problème, mais les 8 à 32 Go disponibles sur la Wii U sont tout de même très limitants, surtout à une époque où un titre peut parfois réclamer plus de 10 Go d'espace. Il reste possible d'opter pour un disque dur externe sur la machine de salon, mais cette solution reste tout de même un peu plus onéreuse.