Open Data : quand UniversCiné conteste son partenariat avec la Hadopi

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Open Data : quand UniversCiné conteste son partenariat avec la Hadopi

Alain Rocca, président d’UniversCiné, l’une des plateformes associées à un projet open data de la Hadopi, conteste ce partenariat. Celui-ci préfèrerait que la Haute autorité se concentre sur ses missions légales, laissant au cinéma et au CNC le soin de gérer l’offre légale.

La Hadopi a dévoilé le 4 novembre dernier, la première offre open data dédiée aux services de VOD et SVOD. L’idée ? Fournir un jeu de données issues de plusieurs plateformes aux fins de réutilisation libre et gratuite. La haute autorité espère par là soutenir l’offre légale, rêvant déjà de voir ces flux exploités dans des applications pour jauger la disponibilité d’un film ou d’une série. Sur le site officiel, on apprend ainsi que six sites se sont lancées dans ce chantier : Arte, Imineo, Vodeo, UniversCiné, Jook Video et Carlotta.

« Nous ne participons pas au catalogue cité par la Hadopi  »

Cependant, un petit couac vient gâcher cette fête à l’open data. « Nous ne participons pas au catalogue cité par la Hadopi » nous a indiqué le producteur Alain Rocca, président d’UniversCiné, l’une des plateformes officiellement partenaires. « Je vous avoue que cela ne me paraît pas dramatique, même si le fait qu'une institution publique s'autorise ce type d'approximations n'est pas très chic ». En somme, la Hadopi afficherait un partenariat qui est contesté par le partenaire en question.

La Hadopi n’a pas ramassée « ces données dans la rue »

Contactée, la Haute autorité tombe des nues : « Il y a eu 18 échanges mail entre eux et nous d'avril à octobre 2014. UniversCiné nous a envoyé son fichier CSV le 29 août, nous ne sommes pas allés le ramasser dans la rue ! ». Selon Éric Walter, secrétaire général de la Hadopi, la plateforme UniversCiné a « été consultée par notre partenaire technique sur ce projet le 24 septembre. Nous avons eu leur accord formel par mail le 22 octobre dans les termes suivants "j'ai eu une réponse positive de la direction, UniversCiné s'engage à et autorise ..." ». Même incompréhension du côté de Pauline Blassel, secrétaire générale adjointe de la Hadopi : « Je ne comprends évidemment pas pourquoi Monsieur Rocca dit cela ! UniversCiné est impliqué dès le départ du projet. C’est bien évidemment un projet qui est au coeur de nos missions légales. Il est même particulièrement important et on y tient beaucoup ».

Offre légale Logo Hadopi
Crédits : Offre légale.fr

Hadopi vs CNC

Alain Rocca a cependant bien insisté sur ses préférences : « nous travaillons avec Allociné au développement du dispositif de référencement des offres légales que nous a demandé le CNC ». Car, comme relevé dans nos colonnes, le CNC développe lui aussi un système similaire, épaulé cette fois par une API (interface de programmation) destinée à être incluse sur Allociné notamment.

 

« Je partage l'avis d'Alain Rocca, réagit encore Éric Walter, l'approximation est une très mauvaise chose. Heureusement je crois très clairement qu'il n'y en a jamais à l'Hadopi. C'est une des très grandes qualités de tous ceux qui y travaillent et en particulier ceux en charge de ce projet que nous allons rapidement ouvrir à d'autres offres, notre mission étant loin de se limiter au seul cinéma ». Et Pauline Blessel d’ajouter : « Le CNC ? C'est formidable qu'ils y travaillent, et on espère qu’ils pourront exploiter notre expérimentation. »

Hadopi invitée à se réactiver sur la lutte contre le streaming

Mais qu’attend alors Alain Rocca de la Hadopi ? Simple : que celle-ci se concentre sur son ADN initial, du moins celui présumé par le secteur de l’audiovisuel : « nous pensons que la Hadopi doit d’abord et avant tout se réactiver sur la lutte contre le visionnage illicite des œuvres, et que la stimulation de l’offre légale concerne le CNC et la filière du cinéma»

 

Bref, la Hadopi doit se concentrer uniquement sur sa mission pénale et ne surtout pas déborder sur celle de l’offre légale pourtant inscrite dans la loi. Soit très exactement ce qu’avait publiquement soutenu Fleur Pellerin, un temps durant, suite à une lettre incendiaire adressée par le milieu du cinéma.

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