Mark Zuckerberg répondait pour la première fois hier à une séance publique de questions réponses. Il est notamment revenu sur un sujet qui fait toujours débat, la séparation de Messenger de l’application principale. Alors que les clients mobiles continuent d’obtenir des notes exécrables, le PDG de Facebook persiste et signe : cette séparation est logique.
« La messagerie devient de plus en plus importante »
Les utilisateurs ne décolèrent pas de la séparation entre le client principal pour Facebook et Messenger, concentré sur les seules discussions avec ses contacts. Cette colère se manifeste âprement dans les commentaires sur les différentes boutiques mobiles où l’application est disponible. C’est particulièrement le cas sur l’App Store d’Apple puisque la note est réinitialisée à chaque mouture. Facebook publiant une nouvelle version toutes les deux semaines, la note ne dépasse plus une étoile et demie, certains accusant l’éditeur de renouveler rapidement son application pour cette raison.
Interrogé hier sur le sujet, Mark Zuckerberg n’a pas cherché à contourner le problème : « Nous voulions le faire parce que nous estimons qu’il s’agit d’une meilleure expérience. La messagerie devient de plus en plus importante. Sur mobile, nous pensons que chaque application ne peut se concentrer correctement que sur une chose à faire. L’objectif principal de Facebook est le Fil d’actualités. La messagerie était une fonctionnalité que les gens utilisaient de plus en plus. Dix milliards de messages sont envoyés par jour, mais pour pouvoir y aller, on doit attendre que l’application se charge puis se rendre dans un onglet séparé ».
Un problème de poids et de chargement pour Facebook
Effectivement, l’un des soucis de l’application Facebook est qu’elle est particulièrement lourde. La comparaison des poids des applications n’est pas une échelle absolue bien entendu, mais elle aide à se rendre compte de certains soucis. Par exemple, le nouveau Google Maps 4.0 pour iOS pèse moins de 13 Mo, là où Facebook en pèse plus de 67 Mo. C’est autant de données que l’appareil doit charger, et on pourrait faire remarquer au PDG de Facebook qu’une sérieuse cure d’amaigrissement serait la bienvenue. Notez que sur Android, le poids de l'application dépend largement du terminal sur lequel elle est installée. Par exemple, sur un Nexus 4, le téléchargement est de 32,57 Mo.
Zuckerberg a tout de même fini sa démonstration : « Nous avons remarqué que les solutions de messagerie que les gens utilisaient le plus ne faisaient que ça. Ces applications qui sont rapides et focalisées entièrement sur la messagerie. Vous écrivez probablement quinze fois par jour à des gens. Devoir se rendre dans une application et passer par une série d’étapes pour discuter représente un grand nombre de frictions ».
Une simple « douleur à court terme »
Et d’expliquer que « demander aux gens d’installer une autre application n’est qu’une petite douleur à court terme » et que les bénéfices ont vite fait de rattraper le problème initial. « Parce que Messenger est plus rapide et focalisé, si vous l’utilisez, vous répondrez plus rapidement à vos messages ». Zuckerberg précise cependant que le travail n’est pas terminé, que des personnes « très talentueuses » planchent sur Messenger et que Facebook devra prouver avec le temps que c’était la meilleure solution. Reste que les utilisateurs qui ne souhaitaient pas particulièrement répondre « rapidement » et qui préféraient une application qui réunisse toutes les fonctionnalités en seront définitivement pour leurs frais.
Notez que durant la même conférence, le PDG de Facebook a abordé la baisse de fréquentations des Pages. Pour Zuckerberg, cette baisse tient à deux raisons logiques. La première est que les gens partagent de plus en plus de contenus, ajoutent un nombre croissant d’amis qui, à leur tour, partagent encore plus de contenus. En moyenne, il existe 1 500 contenus qui pourraient être partagés sur le fil d’actualité d’une personne. La seconde est que les gens ne passent qu’un temps limité à regarder leur fil d’actualité et ne peuvent donc pas tout voir.
En moyenne, Facebook affiche une centaine de publications par jour et il doit y avoir des priorités. La concurrence pour occuper la place d’une publication augmente, mais Zuckerberg estime que les contenus des amis doivent garder la priorité sur les Pages des entreprises, groupes et autres associations.