À partir de l’année prochaine, les nouveaux permis de conduire, désormais délivrés au format « carte de crédit », ne disposeront plus de puce électronique. Un choix motivé par des raisons budgétaire selon le ministère de l’Intérieur.
Depuis le 16 septembre 2013, les heureux candidats au permis de conduire ne reçoivent plus de célèbre « papier rose ». En lieu et place, les préfectures délivrent des permis au format carte de crédit, dotés d’une puce électronique et d’une bande MRZ dont l’objectif est d’améliorer la lutte contre la fraude. Les pouvoirs publics ont par ce biais donné suite à une directive de décembre 2006 sur l’harmonisation des permis de conduire au niveau européen, laquelle permet aux États membres volontaires d’y ajouter un « support de mémoire (microprocesseur) ».
Mais ces puces électroniques intégrées dans les nouveaux permis français ont du plomb dans l’aile. Le Figaro nous apprend en effet que le ministère de l’Intérieur a décidé de les abandonner. À partir de janvier 2015, les nouveaux permis resteront délivrés au format carte de crédit, mais sans puce électronique. Une telle évolution ne devrait a priori pas avoir d’incidence sur les conducteurs, puisque ces microprocesseurs contiennent uniquement des informations visibles sur le titre (nom, photo, catégories de véhicules concernées, etc.).
Une puce trop coûteuse en ces périodes de disette budgétaire
« En ces périodes de contraintes budgétaires très fortes, il est impératif de se concentrer sur les priorités les plus urgentes » a expliqué Pierre-Henry Brandet, porte-parole de la Place Beauvau, à nos confrères. Le coût du dispositif est semble-t-il trop élevé pour les finances publiques : 2,40 euros par carte, soit 16 % de son coût total. Le ministère de l’Intérieur espère ainsi économiser 6 millions d'euros par an, rapporte France Info. Selon Monsieur Brandet, le permis de conduire restera quoi qu’il en soit « hautement sécurisé et donc très difficilement falsifiable grâce aux très nombreux autres paramètres de sécurité introduits par l'Imprimerie Nationale ».
Si certains pourront malgré tout craindre que les faux permis se multiplient, d’autres verront leurs espoirs d’utiliser ces puces électroniques à d’autres fins qu’au stockage d’informations « visibles » s’évaporer. Au travers d’un rapport parlementaire publié l’année dernière, le député Michel Zumkeller imaginait par exemple que les conducteurs puissent accéder, munis de leur nouveau permis de conduire sécurisé, à un relevé d’information intégral les concernant. Grâce à des « bornes de consultation et de mise à jour des permis de conduire, à l’image des bornes existantes en matière de cartes vitales », le conducteur aurait pu profiter d’informations « nouvelles telles que, par exemple, les poursuites et amendes en cours, la date à laquelle l’automobiliste recouvrera l’intégralité de ses points en l’absence de nouvelle infraction ou encore le délai dans lequel il récupérera un prochain point ».
Rappelons que les traditionnels « papiers roses » obtenus avant 2013 restent valables jusqu’en 2033.