Il y a quelques semaines, Edward Snowden invitait les utilisateurs à ne pas utiliser Dropbox ainsi que d’autres célèbres services. Le PDG de l’entreprise visée a répondu : pour lui, il y a nécessairement un choix à faire entre la facilité d’utilisation et la sécurité. Un curseur qu’il est décidément délicat de situer.
Mi-octobre, Edward Snowden était interviewé sur différents sujets, notamment l’inévitable sécurité informatique. Il enjoignait le public à « se débarrasser de Dropbox », car même si le service de stockage chiffre les données lors de transmissions et sur ses serveurs, il ne le fait pas sur le disque dur de l’utilisateur. Snowden fustigeait également les « services hostiles à la vie privée » tels que Facebook et Google.
Drew Houston, PDG de Dropbox, a réagi aux propos du lanceur d’alertes. Il n’a pas joué la carte de la contre-attaque offusquée, mais celle des explications neutres. Sur la scène du Dublin Web Summit selon TechCrunch, il a ainsi indiqué que la situation actuelle est un « compromis entre la facilité d’utilisation et la sécurité », en ajoutant toutefois que les utilisateurs pourront faire mieux pour chiffrer leurs données. Houston comprend le besoin d’un chiffrement local des données, mais il estime qu’il y aurait « des désavantages à cela ». Les services faisant appel aux fichiers, les applications tierces et autres seraient alors bloqués.
Toujours et encore la fameuse réglette sur laquelle on fait glisser le curseur entre les deux extrêmes que sont la simplicité et la sécurité, tant il semble impossible de marier les deux. Houston est cependant conscient que les propos de Snowden ont heurté l’image de l’entreprise : « Ce n’est jamais très drôle quand on vous lance des pierres ». Il semble en tout cas absorber le choc avec philosophie : « Il y a beaucoup de choses positives mais nous passons de la société qui ne pouvait rien faire de mal à celle qui ne peut rien faire de bien… Vous n’êtes jamais aussi bons que les gens le disent, mais vous n’êtes non plus jamais aussi mauvais ».
Abordant le sujet de l’intégration à Office, Houston est particulièrement fier de l’accord signé avec Microsoft. Il indique ainsi que Dropbox est utilisé par 1,2 milliard de personnes et que les deux entreprises vont pouvoir profiter de leurs situations respectives. « Je ne pense pas que Microsoft ait déjà réalisé d’autres intégrations de ce type ».