L'EFF souhaite que les « cracks » deviennent légaux pour les jeux abandonnés

Et personne n'en souffrirait
Droit 4 min
L'EFF souhaite que les « cracks » deviennent légaux pour les jeux abandonnés
Crédits : stokkete/iStock/Thinkstock

L’Electronic Frontier Foundation s’attaque à un domaine bien connu des joueurs : les titres qui ne sont plus exploitables, en partie ou totalement, dès lors que les serveurs auxquels ils sont censés être reliés sont arrêtés. La fondation a ainsi déposé une demande officielle pour que soient autorisées les modifications des jeux quand ils sont abandonnés par leurs éditeurs.

Des jeux inexploitables quand les serveurs sont arrêtés

De très nombreux jeux réclament aujourd’hui une connexion à Internet. L’utilisation de cette dernière varie mais il s’agit très souvent de pouvoir contrôler l’authenticité du titre par les propres serveurs de l’éditeur. Vérification de la clé fournie, création d’un compte, les méthodes ne manquent pas. La connexion est réclamée également pour les mises à jour, le mode multijoueur et, bien évidemment, dans le cas des MMORPG.

 

Mais que se passe-t-il quand les serveurs requis ne sont plus là ? Les titres ont tendance à bien fonctionner durant quelques années puis, quand ils ne sont plus rentables et font perdre de l’argent à l’éditeur, les serveurs sont fermés. S’il s’agit d’un serveur d’authentification, le joueur ne peut plus lancer le titre ou accéder à la partie multijoueur. S’il s’agit d’un serveur de vérification de l’authenticité du jeu, l’activation ne pourra plus se faire après une réinstallation, ou même directement au lancement du titre.

 

Bien entendu, le monde du jeu s’est organisé depuis longtemps pour faire face à ce genre de situation. La plupart de ces titres disposent de « cracks », des petits programmes permettant de court-circuiter les vérifications en tous genres. Mais la plupart des législations sont taillées pour rendre le procédé illégal puisque cela suppose de contourner des mesures électroniques de gestion des droits, donc des DRM, notamment aux États-Unis avec le DMCA.

Des « cracks » légaux pour les titres abandonnés

Et justement, l’EFF a fait parvenir à la Bibliothèque du Congrès et au bureau américain des brevets une demande officielle pour rendre légale ce genre de manipulation dès lors qu’un jeu est considéré comme abandonné. Pour définir cet état, la fondation cite les cas des serveurs arrêtés et qui empêchent que le jeu soit jouable, entièrement ou en partie, notamment pour la zone multijoueur.

 

Pour l’EFF, il existe une grande zone de flou dans le droit américain quand il s’agit pour les éditeurs d’impacter directement l’utilisation d’un jeu après plusieurs années. La fondation considère que les clients ont payé pour leurs titres et que ceux-ci devraient donc toujours rester jouables. Elle demande que soit créée une exception de type « fair use » au DMCA pour les produits concernés, sans remettre en cause l’interdiction de contournement des DRM pour les jeux toujours activement supportés. La fondation indique que les MMO ne seraient pas concernés, la connexion Internet faisant partie intégrante du concept. 

Aucune retombée négative sur l'industrie selon la fondation 

L’Electronic Frontier Foundation indique qu’une telle exception n’aurait aucune retombée négative sur les éditeurs puisque si le jeu est abandonné, les frais liés à son entretien sont nuls. Le marché du jeu vidéo n’en serait donc pas bousculé, tout en maintenant le droit du client à pouvoir continuer de jouir de son achat. La fondation ajoute même que cette mesure pourrait augmenter la valeur intrinsèque des jeux puisque les utilisateurs n’auraient plus à craindre la coupure des serveurs.

 

La fondation note enfin que le problème devient de plus en plus récurrent à cause de « la dynamique de l’industrie du jeu vidéo ». Elle explique : « Depuis la fin des années 2000, un certain nombre de jeux requièrent même une connexion Internet pour jouer seul. Assassin’s Creed 2 (2009) est devenu célèbre pour réclamer une connexion au serveur tenu par l’éditeur et pour perdre l’avancée du joueur quand la connexion était rompue ». Elle cite en outre le cas de Steam, quand des problèmes de connexion interdisent l’accès à plusieurs titres, même si un mode hors-ligne permet quand même de jouer à certains. On rappellera de notre côté le lancement bancal de Diablo III, quand les erreurs 37 empêchaient les joueurs d’accéder au titre.

 

Il ne reste donc plus qu’à attendre une réponse des instances concernées sur ce point épineux. Difficile de présager de l’acceptation ou du refus à une telle requête, mais la demande de l’EFF a quand même le mérite de braquer les projecteurs sur un problème récurrent et qui cause une frustration certaine chez les joueurs.

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