Sony a fraîchement dévoilé ses derniers résultats trimestriels. En raison d'une très forte dépréciation de ses actifs dans le domaine de la téléphonie mobile, le géant nippon affiche des pertes abyssales, à hauteur de 970 millions d'euros.
Les temps sont toujours aussi durs chez Sony. Après avoir entamé son exercice fiscal avec un premier trimestre bénéficiaire, le géant japonais de l'électronique a retrouvé ses dernières habitudes et signe un deuxième trimestre marqué par des pertes abyssales. La marque a en effet réalisé un chiffre d'affaires de 1901,5 milliards de yens (13,56 milliards d'euros) au dernier trimestre, en hausse de 7,2 % sur un an, mais avec 136 milliards de yens de pertes nettes, ce qui représente tout de même 970 millions d'euros.
Les smartphones plombent lourdement le résultat
Cela n'est toutefois pas une surprise, puisque la société avait déjà prévenu ses actionnaires au milieu du mois de septembre. Cela n'est pas non plus une catastrophe, puisque les pertes ne sont pas dues à de mauvaises ventes, mais simplement à une réévaluation des actifs de l'entreprise.
Un audit a ainsi mis en avant le fait que les actifs de la branche Mobile Communications de Sony étaient surévalués, et qu'il était donc nécessaire de rétablir leur juste valeur dans les comptes. Cela se traduit par une perte de 176 milliards de yens pour cette branche, soit 1,25 milliard d'euros. Il est à noter que ce type de dévaluation n'est pas déductible d'impôt au Japon, et que Sony a donc déboursé 30 milliards de yens (213 millions d'euros) d'impôt sur ce trimestre.
Tout va bien dans les autres branches
En dehors de cette déconvenue, le bilan affiché par Sony est globalement satisfaisant. La branche Game & Network Services affiche par exemple une croissance de 74 % sur un an à taux de change constant, bien aidée par le lancement de la PlayStation 4 Elle réalise ainsi un chiffre d'affaires de 309 milliards de yens (2,2 milliards d'euros), pour 21,8 milliards de yens (155 millions d'euros) de bénéfice opérationnel. Le constructeur annonce d'ailleurs avoir vendu 3,3 millions de PS4 au dernier trimestre.
Si ces chiffres sont flatteurs, la branche G&NS n'est pas la plus lucrative de l'entreprise, Devices, celle spécialisée dans les semi-conducteurs et les composants électroniques est également en très grande forme. Son chiffre d'affaires a grossi de 23 % en un an, tandis que son bénéfice opérationnel a plus que doublé. Il vient ainsi se situer autour de la barre des 30 milliards de yens (213 millions d'euros).
Les services financiers gardent la première place sur le podium, puisque ce sont encore eux qui réalisent le plus gros bénéfice opérationnel ce trimestre, avec 47,7 milliards de yens, soit 340 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 269,6 milliards de yens (1,9 milliard d'euros).
Même la branche Home Entertainment & Sound, qui est habituellement assez lourdement déficitaire, notamment à cause de la forte concurrence sur le marché des téléviseurs, est dans le vert sur ce trimestre, alors qu'elle affichait des pertes l'an dernier, le tout à chiffre d'affaires constant.
Les prévisions pour le reste de l'année sont encore ternes
Si ce deuxième trimestre ne s'est pas aussi mal passé que cela peut en avoir l'air, les deux suivants eux, seront probablement moins joyeux. Le constructeur maintient en effet les prévisions qu'il a énoncées le mois dernier, au moment de l'annonce de la dévaluation de sa branche mobile.
Il devrait donc être question d'un chiffre d'affaires de 7 800 milliards de yens (55,5 milliards d'euros) pour 230 milliards de yens de pertes nettes (1,6 milliard d'euros). Il faut donc s'attendre à ce que les deux prochains trimestres soient eux aussi déficitaires.
