Alors même que Kim Dotcom vient d’annoncer que le nouveau Mega serait lancé un an jour pour jour après la fermeture brutale de MegaUpload le 19 janvier dernier, le département américain de la justice le prévient de représailles s’il lance un nouveau produit.
À travers un tweet, le fondateur de MegaUpload et du groupe Mega a informé que le prochain Mega justement serait lancé un an jour pour jour après la fermeture des services par le FBI au début de l’année. Il s’agira donc du 19 janvier, une date qui sera marquée entre autres par une conférence de presse tenue directement dans sa propriété près d’Auckland. Propriété dans laquelle il est assigné depuis qu’il a été libéré de prison, suite à une arrestation musclée.
ANNOUNCEMENT: The new Mega will launch exactly 1 year after the raid with a #MansionPressConference & #DoomsdayLaunchButton.
— Kim Dotcom (@KimDotcom) Octobre 26, 2012
Ce nouveau Mega, comme nous l’avons déjà indiqué, a été conçu pour être relativement incassable. Il se distingue de l’ancien MegaUpload par deux nouveautés importantes :
- Ses serveurs seront répartis dans plusieurs pays pour qu’aucun État ne puisse à lui seul couper l’ensemble du service
- Les utilisateurs auront leur propre clé de chiffrement des données, Mega ne pouvant ainsi pas lire les données
Le Département américain de la justice menace
Il n’est pas impossible que cette annonce fracassante fasse suite à une nouvelle tension entre le groupe toujours accusé de multiples infractions au copyright et le Département américain de la justice, le DOJ. Les avocats du groupe tentent en effet de faire lever les charges qui pèsent contre lui, ce que le DOJ tente de bloquer évidemment. Mais ce dernier a surtout mis en garde Kim Dotcom qu’en cas de retour avec un produit équivalent à MegaUpload, il violerait les conditions de sa mise en liberté surveillée.
Comme le rapporte Techdirt, le DOJ est sur la brèche. Un message très clair a été adressé à Dotcom, qui selon le Département s’est engagé à ne jamais relancer MegaUpload ou un service équivalent, afin d’obtenir sa libération sous caution : « Si le défendeur Dotcom a intentionnellement induit le tribunal de Nouvelle-Zélande en erreur sur ses intentions et ses capacités de manière à obtenir sa libération, la liberté sous caution de Dotcom pourrait être remise en cause ou il pourrait même être exposé à des chefs d'accusation supplémentaires ».
Dotcom n'a pas caché ses plans
Car le DOJ est bien entendu parfaitement au courant des plans de Dotcom, et pour cause : il ne s’en est pas caché, comme en témoignait voilà peu la vidéo du futur service de musique MegaBox. L’article de Techdirt se focalise d’ailleurs sur MegaBox, mais le lancement de Mega intéresse sans doute tout autant sinon davantage le Département américain. Après tout, les implications de Mega sont plus lourdes que MegaUpload puisque le service est censé résister à de multiples menaces.
Or, le DOJ parle désormais de conflit d’intérêts. Pourquoi ? Justement parce que les avocats tentent de faire lever les charges qui pèsent contre le groupe. Le fondateur s’est engagé à ne pas relancer ni MegaUpload, ni un service du même acabit : si les charges contre MegaUpload étaient abandonnées, cette promesse ne serait plus nécessaire et Dotcom pourrait lancer ses services en toute tranquillité. Le Département semble en tout cas convaincu que si les charges étaient abandonnées, Dotcom relancerait immédiatement MegaUpload.
Pour Ira Rothken enfin, l'avocat principal de la défense, les réactions du DOJ sont tout simplement trompeuses. Interrogé par TorrentFreak, il indique que la justice américaine induirait volontairement en erreur la Cour afin de masquer sa véritable ambition : bloquer définitivement tout accès aux données sur les serveurs. Or, la défense répète depuis longtemps que ces données sont essentielles pour assurer une bonne argumentation.