Le même soir qu'Apple, le libraire en ligne Amazon a aussi dévoilé ses derniers résultats financiers. Et si le créateur du Kindle voit son chiffre d'affaires fortement augmenter, il affiche surtout une perte nette de 274 millions de dollars. Une perte imputable aux deux tiers à LivingSocial, concurrent de Groupon.
Le Kindle Paperwhite, la dernière liseuse d'Amazon (disponible l'an prochain en France).
Plombée par LivingSocial, mais pas uniquement
Avec 13,8 milliards de dollars de chiffre d'affaires, en hausse de 26,9 %, Amazon peut avoir le sourire, d'autant plus que ses ventes de services ont atteint 2,26 milliards de dollars, en augmentation de 51,2 % en un an. Mais le cybermarchand affiche aussi une perte non négligeable de 274 millions de dollars, contre un bénéfice de 63 millions de dollars l'an passé. Une première depuis 2003. Cette perte nette importante s'explique en trois points principaux :
- Amazon, qui détient de fortes parts chez LivingSocial, un concurrent de Groupon, a essuyé 169 millions de dollars de pertes uniquement du fait de cette société.
- Afin d'assurer la demande pour les vacances, Amazon a recruté de très nombreux employés. Résultat, son nombre d'employés à temps plein et à temps partiel est passé de 69 100 au 30 juin 2012 à 81 400 trois mois plus tard, ceci sans compter des dizaines de milliers de personnes recrutées temporairement cet été.
- Amazon ne s'en est jamais caché, ses liseuses et tablettes tactiles Kindle sont vendues quasi sans marge. Son but étant d'écouler un maximum de machines afin d'y vendre ses services et produits. Ses tarifs particulièrement bas ne participent donc pas au redressement de la société.
Pour le reste, comme d'habitude, Amazon ne communique aucun chiffre sur ses ventes de liseuses et de tablettes tactiles. La société se contente ainsi d'annoncer qu'elles occupent ses tops de ventes, ce qui ne signifie rien du tout.
Un développement à l'international encore faible
Notez que géographiquement, Amazon est toujours très dépendant de l'Amérique du Nord, où il réalise encore 57 % de son chiffre d'affaires, contre seulement 43 % à l'international. Sa croissance en Amérique du Nord (+33 %) est de plus supérieure à celle à l'international (+20 %).
Concernant ses prévisions pour la fin d'années, elles sont sans surprises très élevées en termes de chiffre d'affaires, avec 20,25 à 22,75 milliards de dollars générés, soit une hausse située entre 16 et 31 % par rapport à l'an passé. Les bénéfices feront-ils leur retour ? Rien n'est pas moins sûr. Amazon propose en effet un résultat d'exploitation compris entre 310 millions de dollars dans le meilleur des cas, et une perte de 490 millions dans le pire des cas. Une fourchette loin d'être positive.