Les « search box » de Google font débat, l'Open Internet Project exige leur retrait

À quand le noindex day ?
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Les « search box » de Google font débat, l'Open Internet Project exige leur retrait
Crédits : Tijana87/iStock/Thinkstock

Les entreprises regroupées au sein de l'Open Internet Project ont décidé de s'attaquer une nouvelle fois à Google. Elles ont ainsi mis en demeure le moteur de recherche, ce jeudi, afin de demander le retrait des « search box » apparues il y a peu. Le groupe américain est accusé de détourner du trafic des sites à son compte et de dégrader la qualité des résultats.

Depuis quelque temps, lorsque vous tapez le nom d'un site dans Google, il arrive dans certains cas qu'un champ de recherche secondaire apparaisse sous le premier lien, dans la zone dite des « sitelinks ». Cet élément, communément appelé « search box » permettait au départ à l'utilisateur d'effectuer une recherche dans les pages du site, mais via Google. Une façon de faire qui n'est pas vraiment pour plaire à tout le monde.

 

C'est notamment le cas de l'Open Internet Projet un groupement d'éditeurs qui indique représenter 500 entreprises et organisations françaises et allemandes du secteur numérique. C’est par un point presse, ce jeudi 23 octobre, que l'OIP a annoncé mettre en demeure Google de supprimer cette fonctionnalité.

Google accusé de détournement de trafic

Car pour ses représentants, il s'agit avant tout d'un moyen pour Google de s’attribuer une partie de leur trafic. « Vous ne maitrisez pas quand Google met cette search box ou non. Un beau matin, j'ai découvert ça. Ce n'est pas moi qui ai décidé de le mettre en place », explique Olivier Sichel, PDG de LeGuide.com et co-fondateur de l'OIP. Avec ces recherches, « au lieu d'aller sur LeGuide.com, l'internaute reste sur Google, qui affiche des publicités pour des concurrents et récupère les mots-clés [cherchés par l'internaute] », poursuit-il arguant que cela ne respecte pas l'objectif de l'utilisateur et que Google s’accapare au passage l'attention et les données de l’internaute.

 

Car le moteur de recherche a « unilatéralement » placé cette barre en-dessous des liens de certains sites populaires, comme Se Loger.com. L'OIP donne l'exemple de la requête « seloger » pour laquelle vous obtiendrez le fameux champ, contrairement à « seloger appartement Montargis ». Sont notamment ciblés des médias, des comparateurs de prix, des sites de voyage ou des magasins en ligne.

 

OIP Search Box Google Trafic

L'utilisation de Schema.org : une solution jugée insuffisante

Google avait d'ailleurs déjà fait évoluer cette fonctionnalité début septembre, comme nous l'avions alors évoqué. En intégrant une balise Schema.org, il était ainsi possible de lier la « search box » à votre propre moteur de recherche interne. C'est notamment ce que fait déjà le comparateur de prix Idealo par exemple. Mais pour l'OIP, là encore, ce n’est pas parfait. Même en passant par le moteur de recherche interne, cela brise toujours le « parcours client » du site (le chemin prévu par l'éditeur, de sa page d’accueil à un achat par exemple). « Le code va vous permettre de forcer la recherche sur votre site. Pour autant, vous coupez toute la navigation», explique Olivier Sichel.

 

En outre, ces recherches effectuées par Google ne bénéficieraient pas directement des filtres et des options de tri proposées par les sites en question, par exemple les choix de surface, du nombre de pièces ou de prix maximum du loyer sur un site immobilier.

Une seule solution, passer à la suppression

Pour le groupement, il s’agit d’une nouvelle tentative de Google d’écarter les internautes de leurs sites, pour les garder le plus longtemps possible au sein de son moteur de recherche et de ses propres publicités. Dans une plainte déposée en mai, à la formation de l’OIP, les membres attaquaient déjà l’hégémonie des services Google au sein du moteur de recherche et le peu de cas fait aux acteurs qui dépendent des recherches des internautes. Pour Olivier Sichel, la « search box » est un nouvel abus de position dominante du moteur de recherche, qui compte pour plus de 90 % des requêtes en Europe.

 

Si cette nouvelle barre de recherche ne convient pas aux sites, il ne reste plus qu’à la supprimer, juge l’OIP. Jusqu’ici, Google ne permet pas d’enlever cette barre de ses résultats de recherche. Comme souvent, le choix des sites visés reste à la discrétion de Google. Les décisions seraient prises au siège américain, à Mountain View. « On en a discuté avec Google France. Comme leur réponse était "On va voir avec Mountain View", on s'est dit qu'il fallait élever un peu le débat. ». Mais après avoir évoqué l'évènement du jour, les choses semblent avoir bougé : «  ça a été efficace, les search box sur Le Bon Coin et SoLocal ont disparu dans la nuit » se félicite le co-fondateur de l’OIP.

L'opt-out déjà en préparation chez Google, une procédure manuelle en attendant

Contacté par nos soins, Google confirme que des suppressions ont été effectuées pour les sites qui ont déclaré ne pas vouloir de cette barre. On se souvient aussi que cela avait aussi été le cas pour le célèbre site The Pirate Bay. Comment savoir si un site a été entendu ? Le seul moyen est d’attendre et voir si la barre est restée ou non. Le groupe américain ne confirme pas que ces suppressions sont manuelles, simplement qu’elles répondent à des demandes. Elles seraient une mesure temporaire en attendant de proposer une procédure d'« opt-out ».

 

Pour l’OIP, « la bonne manière de faire, c'est de laisser la main aux éditeurs », par exemple via les Webmaster tools. Olivier Sichel, regrette toujours l’opacité des décisions du géant américain, sur lequel il faudrait faire pression publiquement pour obtenir des avancées. Le cas emblématique est l’intégration des services Google au moteur de recherche, qui a mené à la création de l’OIP. L’Europe exige une mise en avant moindre, et a retoqué déjà par trois fois les propositions du géant de Mountain View.

 

Mais selon Google, ce n'est pas la pression publique qui a mené à sa décision de proposer une solution de retrait, décidée bien avant la conférence de presse de ce matin. Elle est ainsi en préparation et attend un déploiement au niveau mondial suite aux retours « critiques » sur ses forums pour développeurs, depuis l’annonce début septembre. Pour satisfaire le groupement européen, Google affirme avoir simplement décidé de communiquer ouvertement sur le sujet dès maintenant.

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