C’est avec un peu d’avance qu’Ubuntu 14.10, alias Utopic Unicorn, est disponible au téléchargement. En dehors des améliorations et mises à jour globales dont on a l’habitude, cette version se concentre plus particulièrement sur les développeurs avec l’introduction de la première version de l’Ubuntu Developer Tools Center.
Un centre de développement pour réunir tous les outils
Ubuntu 14.10 est disponible au téléchargement et garde donc son rythme d’une nouvelle mouture tous les six mois. Cependant, Canonical a modifié son cycle de développement pour passer sur une « rolling release », ce qui signifie que des mises à jour et améliorations sont publiées de manière permanente.
Aussi, Utopic Unicorn n’apporte pas réellement de grandes nouveautés majeures pour les utilisateurs. Comme Canonical l’indique lui-même dans son communiqué de presse, il s’agit surtout d’affiner le système, d’augmenter la qualité générale, de renforcer sa sécurité et d’améliorer l’expérience des développeurs. D’ailleurs, le plus gros ajout les concerne directement puisque la nouvelle mouture introduit l’Ubuntu Developer Tools Center.
L’UDTC rassemble dans un même endroit tous les outils dont ils pourraient avoir besoin faire leur travail sur Ubuntu. Rien ne l’empêchait avant, mais l’éditeur a simplement choisi de simplifier les opérations d’installation. Cette première version du Centre permet de récupérer l’ensemble des toolkits Android ainsi que toutes les dépendances qui leurs sont liées. Selon Canonical, d’autres plateformes seront « rapidement » ajoutées, notamment Go et Dart de Google.
Pour les utilisateurs, peu de réelles nouveautés
Du côté des utilisateurs, il faudra surtout compter sur la mise à jour globale des applications et des composants. Utopic Unicorn n’embarque pas la toute récente version 3.17 du kernel Linux, mais la 3.16. Elle améliore le support des architectures Power8 et ARM 64, ainsi que le support des GPU AMD, de ceux de NVIDIA et des générations Haswell, Broadwell, Merrifield et Cherryview (à venir) de processeurs Intel.
Toutes les applications habituelles ont été mises à jour, et il sera désormais possible d'exploiter dès la fin de l'installation le lecteur HTML5 de Netflix via EME et Chrome/Chromium. Cette possibilité a d'ailleurs été récemment ouverte à ceux qui sont à jour sur les versions 12.04 LTS et 14.04, ce qui leur évite d'avoir à installer des solutions exploitant Silverlight comme Pipelight par exemple, ce qui compliquait largement la situation. IPP Everywhere permettra également d’exploiter des imprimantes récentes (via USB ou le réseau), en s’identifiant automatiquement et sans nécessiter de manipulations particulières.
D’autres nouveautés sont quand même présentes, mais plus spécifiques et souvent dirigées vers l’entreprise. Une nouvelle version d’AppArmor par exemple, avec quelques fonctionnalités et des failles de sécurité colmatées. Du côté des applications placées dans des conteneurs virtualisés, Ubuntu 14.10 propose Docker 1.2 pour renforcer l’offre LCX existante. Cette nouvelle mouture permet également de déployer plus facilement des solutions Apache Hadoop et intègre Juno, la dernière version d’OpenStack.
Le cycle de développement d'Ubuntu a changé
Cependant, l’orientation d’Ubuntu tout entière est en train de changer. Il s’agissait pendant longtemps de séduire un maximum d’utilisateurs en fournissant une solution agréable à utiliser, où tout avait été pensé pour ne pas se sentir perdu. Ce qui a valu à Canonical de faire des choix contestés dans l’univers du libre, comme l’inclusion d’un codec MP3 par défaut il y a des années, ou le partenariat avec Amazon. Mais si Ubuntu est désormais la distribution Linux la plus populaire, il est temps pour elle de changer de cap.
Comme Windows 10, son ambition est d’être disponible sur un maximum de plateformes : ordinateurs, smartphones tablettes, et à terme les objets connectés. Ce qui signifie qu’Ubuntu doit quitter son simple habit de distribution Linux pour devenir une plateforme complète. Les améliorations de prochaines versions viendront donc moins des nouvelles fonctionnalités que du renforcement de son architecture, de sa sécurité ou encore de tout ce qui touche aux outils d’orchestration et de gestion de tout ce qui s’y passe.
Ceux qui souhaitent récupérer une image ISO du système pourront le faire depuis cette adresse. Pour des questions de performances, nous vous conseillons de passer par le fichier BitTorrent de la mouture qui vous intéresse.