GT Advanced Technologies (GTAT) était le fournisseur de saphir synthétique attitré d’Apple. Récemment, l’entreprise a souhaité se placer sous la protection du Chapitre 11 de la loi américaine sur les banqueroutes. Apple s’y est opposée et les deux sociétés viennent de trouver un accord à l’amiable. Mais le détail des tractations reste flou.
Apple et GTAT s'entendent sur un accord à l'amiable...
GT Advanced Technologies fournit à Apple du saphir synthétique pour différents usages. Les deux principaux sont les lentilles qui recouvrent les appareils photo sur les différents produits mobiles de la marque, ainsi que la plaque circulaire qui recouvre le bouton Accueil lorsqu’il est équipé de la technologie Touch ID. Des rumeurs voulaient que les iPhone 6 et 6 Plus soient équipés d’écrans en saphir, mais il s’agit finalement du même Gorilla Glass que les modèles précédents.
Pourtant, il y a environ deux semaines, GTAT s’est mis en faillite, invoquant la loi de protection contre les banqueroutes. Une surprise générale, y compris pour Apple. Comme l’indique le Wall Street Journal, la firme de Cupertino s’est précipitée pour entraver le processus car de nombreux détails financiers de l’accord avec GTAT auraient dû être passés au crible et seraient devenus en partie publics.
... dont les termes sont pratiquement tous secrets
Il y a donc eu négociation et les deux entreprises ont finalement trouvé un terrain d’entente. Il semble bien que GTAT doive de l’argent à Apple, qui va aider son ancien coéquipier à revendre une partie de ses équipements afin de combler au moins un certain pourcentage de la dette. Ces détails n’ont filtré que parce que l’avocat de GTAT, Luc Despins, a communiqué quelques informations au Journal, alors que les demandes d’Apple sur le dossier étaient scellées.
Car la firme fait tout pour que le secret soit préservé d’une manière ou d’une autre. Non seulement Cupertino ne souhaite pas que les détails financiers de l’accord liant les deux entreprises soient connus, mais elle veut surtout éviter que l’on sache ce qui s’est réellement passé entre les deux partenaires. D’ailleurs, plusieurs investisseurs et actionnaires, ainsi que Dow Jones Inc. (maison mère du Wall Street Journal) combattent actuellement le fait qu’Apple puisse transmettre ses demandes et informations sous le sceau du secret : les investisseurs estiment qu'ils ont le droit de savoir ce qui s’est passé.
Tant que ce sceau n’est pas brisé, GTAT ne peut en tout cas pas donner la moindre indication sur la situation dans laquelle elle s’est engouffrée. Apple craint peut-être un retour de flamme qui nuirait à la confiance que lui portent les investisseurs sur sa capacité à nouer des partenariats solides. D’ailleurs, si GTAT devait aborder les détails de l’accord passé avec Apple, elle risquerait de lui devoir 50 millions de dollars de dommages.