Alcatel-Lucent vient d'annoncer que la technologie G.Fast serait finalement proposée dès le premier trimestre 2015. Pour rappel, cette dernière permet d'obtenir des débits proches du gigabit par seconde, mais seulement sur des lignes de cuivre très courtes.
Grâce au VDSL2 (voir notre dossier), certains clients des FAI peuvent bénéficier d'une augmentation de leurs débits si leur ligne de cuivre est relativement courte. Cette possibilité est ouverte en France depuis plus d'un an aux lignes en distribution directe, et ce sera très prochainement le cas sur les lignes indirectes. Les débits maximum théoriques ne dépassent par contre généralement pas 100 Mb/s en téléchargement et 50 Mb/s en upload.
Après des tests grandeur nature, Alcatel-Lucent annonce la commercialisation
Mais à ce niveau les lignes de cuivre n'ont pas encore dit leurs derniers mots, notamment grâce au G.Fast qui permet de flirter avec le gigabit par seconde, à condition d'avoir une ligne de moins de 70 mètres selon les premiers tests d'Alcatel. Le but ici n'est pas de remplacer le xDSL, mais d'être une solution alternative. Un FAI peut ainsi déployer sa fibre jusqu'au point de distribution (FttDP) et utiliser le réseau cuivre pour les dernières dizaines de mètres jusqu'à la prise de l'abonné. Ce dernier bénéficie alors d'une liaison proche du Gb/s, soit ce qui est actuellement disponible sur le FTTH (mais ce dernier garde une marge d'évolution bien plus importante).
Pour rappel, Alcatel-Lucent avait déjà mené des expérimentations au mois de juillet, y compris avec l'agrégation de liens afin d'atteindre les 10 Gb/s, mais l'équipementier à visiblement décidé de passer la seconde en annonçant le lancement commercial de sa solution G.Fast pour le premier trimestre 2015 : un terminal de réseau optique (ONT) 7368 ISAM.
Orange a participé aux tests, Bouygues Telecom est intéressé depuis longtemps
La société précise avoir mené « 12 essais réalisés avec des opérateurs, y compris un pilote réalisé avec A1, une filiale de Telekom Austria, dans le cadre duquel un abonné régulier a été connecté afin de tester la technologie G.fast de façon indépendante et sur le terrain ». Dans la liste des partenaires d'Alcatel-Lucent, on retrouve BT (anciennement British Telecom) ainsi qu'Orange.
Alacatel-Lucent ajoute que « les essais clients ont permis de tester une solution G.fast multi-ports reposant sur une technologie de vectorisation pour éliminer les interférences (cross-talk) qui se produisent lorsque deux lignes de cuivre ou plus sont proches, ce qui a une incidence négative sur la vitesse de transmission ».
Il faudra maintenant voir quel sera l'appétit des opérateurs pour cette nouvelle technologie dans la pratique. Si Orange a participé aux expérimentations, Olivier Roussat, PDG de Bouygues Telecom, avait déjà fait savoir qu'il était intéressé par le G.Fast. Pour rappel, l'ARCEP s'était penchée sur la question avec la mise en place d'une consultation publique au début de l'année. L'autorité précisait alors que « l’industrialisation du G.FAST (en cours de normalisation) pourrait survenir au cours des années 2015 ou 2016 ».