Depuis l’arrivée de l’iPhone 5s, les développeurs peuvent soumettre des applications 64 bits, pour tirer parti du jeu d’instructions ARMv8 présent dans la puce A7. Mais alors que les appareils 64 bits se sont multipliés, les applications optimisées sont encore assez peu nombreuses. Qu’à cela ne tienne, Apple a décidé de rendre la technologie obligatoire pour toutes les publications à partir de février prochain.
Un gain de performances, mais pas pour tout le monde
L’introduction de la puce A7 a été l’occasion pour Apple d’envoyer le signal aux développeurs qu’ils pouvaient proposer des applications 64 bits. Permettant d’utiliser les instructions ARMv8, cette puce permettait d’obtenir jusqu’à 30 % de performances supplémentaires, en fonction bien sûr des cas de figure. Le gain est ainsi plus sensible dans tout ce qui touche au multimédia et au jeu, quand les calculs sont plus intensifs.
La puce A7 est depuis disponible dans l’iPad Air et l’iPad mini Retina, et la puce A8 a depuis pris le relais. Présente dans les iPhone 6/6 Plus et l’iPad Air 2, elle doit permettre d’obtenir un gain de 40 %. Mais il existe un obstacle majeur pour l’instant : peu d’applications sont réellement disponibles en 64 bits. Pour remédier à cette situation, Apple a donc décidé de donner un coup de pied dans la fourmilière et de « réveiller » les développeurs.
Le 64 bits obligatoire dès février 2015
Décision a donc été prise de rendre obligatoire la soumission des applications en 64 bits et l'utilisation du SDK d'iOS 8 dès février prochain. Cela ne changera rien pour les versions existantes puisque seules seront concernées les nouvelles moutures ainsi que les nouvelles créations. En outre, les applications 64 bits peuvent tout à fait embarquer les binaires 32 bits puisque Apple a conservé son format Universal Binary capable d’embarquer toutes les données pour atteindre les architectures supportées, les différentes définitions d’écrans ou encore tous les types d’appareils.
Cela fait plus d’un an maintenant que les développeurs peuvent proposer des applications 64 bits et bien peu le sont aujourd’hui, comme le montre Ars Technica dans un tableau comprenant une liste de produits couramment utilisés. Et on se rend compte que de nombreuses applications sont toujours en 32 bits : Gmail, Google Drive, Google Maps, Office Mobile, OneNote, Spotify, Netflix, Hulu, Vine, Amazon, Instagram, ou encore Facebook et Twitter.
Une année riche en changements pour les développeurs
Il ne faut pas oublier cependant que les développeurs ont actuellement beaucoup de travail. D’une part, iOS ne représente sans doute pas la seule plateforme pour laquelle ils publient des applications. Ensuite, le nombre d’éléments à prendre en compte a été particulièrement élevé en à peine un an : le 64 bits, la nouvelle ergonomie d’iOS 7 et qui n’a fait que se renforcer dans iOS 8, la prise en charge des nouveaux écrans des iPhone 6 et 6 Plus, ou encore les nouvelles possibilités d’iOS 8, dont les extensions.
Ils devront donc se préparer dans tous les cas à publier uniquement en 64 bits dans quatre mois. Il sera particulièrement intéressant de voir si les éditeurs fourniront bien des Universal Binaries afin que les appareils comportant d’anciennes puces soient toujours pris en compte. Il se pourrait, dans le cas contraire, que des utilisateurs se retrouvent sur le carreau, avec comme seul conseil de bien vouloir acheter un appareil plus récent.