L'UFC-Que Choisir vient de publier une nouvelle étude sur la qualité de service mobile en 3G et en 4G. L'occasion de faire le point sur les réseaux de Bouygues Telecom, de Free Mobile (avec et sans itinérance), d'Orange et de SFR. Vitesse de téléchargement, navigation sur internet et visionnage de vidéo sur YouTube ont ainsi été analysées. On fait le point.
Au mois de juin, l'ARCEP publiait son observatoire sur la qualité des services mobiles en 3G. Des mesures avaient alors été effectuées dans plusieurs agglomérations de l'hexagone, disposant toutes d'au moins 10 000 habitants. Orange était largement arrivé en tête, suivi par Bouygues Telecom et SFR, tandis que Free Mobile fermait la marche en étant bon dernier. Si la 4G avait aussi été testée, le détail par opérateur n'avait par contre pas été communiqué.
Désormais, ce sont nos confrères de l'UFC-Que Choisir qui se penchent sur la qualité des services mobiles, mais en effectuant des mesures dans trois villes et leur périphérie seulement cette fois-ci (via un prestataire technique également utilisé par l'ARCEP et les opérateurs) : Paris, Bordeaux et Aix-en-Provence qui, d'après l'UFC-Que Choisir, comptent toutes plus de 400 000 habitants. Au total, 71 points géographiques ont ainsi été analysés du 1er au 25 septembre, la moitié des mesures en intérieur et l'autre moitié en extérieur.
Dès le début de son analyse, l'association de consommateurs indique qu'elle prend ses distances avec le protocole utilisé par l'ARCEP. Elle précise en effet que si elle a « retenu la même taille de fichiers que les plus gros retenus par l’ARCEP dans sa dernière enquête de qualité de service, elle a cependant procédé à une modification quant au critère permettant de juger si aussi bien les téléchargements que les envois sont considérés comme étant réalisés. En effet, pour l’ARCEP, que ce soit en 3G ou en 4G, le téléchargement des fichiers est considéré comme étant réussi s’il est effectué en moins de 300 secondes, tandis que l’envoi des fichiers l’est s’il est effectué en moins de 2 minutes ». Des délais qui sont donc bien trop longs pour l'association, qui les a donc largement revus à la baisse.
Orange premier, l'itinérance de Free et SFR mis à l'amende
L'UFC-Que Choisir vient de publier une nouvelle étude sur la qualité de service mobile en 3G et en 4G. L'occasion de faire le point sur les réseaux de Bouygues Telecom, de Free Mobile (avec et sans itinérance), d'Orange et de SFR. Vitesse de téléchargement, navigation sur internet et visionnage de vidéo sur YouTube ont ainsi été analysées. On fait le point.
Concernant la 4G, où Free n'a aucun contrat d'itinérance, les résultats sont logiquement bien différents. Là encore, le réseau d'Orange est au-dessus des autres sur les mesures effectuées par l'UFC, généralement suivi par Bouygues Telecom et Free, tandis que SFR est bon dernier :
Lors de la navigation sur Internet, une page est chargée en moins de 20 secondes dans plus de 91 % des cas, et ce, quel que soit l'opérateur. Naviguer de manière ininterrompue pendant trois minutes semble par contre bien plus difficile puisqu'il n'est plus question que de 76 % des cas pour Bouygues et SFR, contre 81 % pour Free et 90 % pour Orange. En streaming vidéo, tous les opérateurs sont à plus de 90 % de réussite, mais Bouygues Telecom marque un peu le pas sur ses concurrents avec 99 %.
Quid des débits médians en 4G ?
Concernant les débits médians, l'UFC-Que Choisir pointe des différences marquées entre les trois villes. Elle ajoute même qu'il « est remarquable que les débits descendants médians baissent à mesure que la taille de la ville testée diminue. Ceci est vrai pour l’ensemble des opérateurs, à l’exception notable de Free qui présente un meilleur débit médian à Bordeaux qu’à Paris ». Une conclusion qui nous semble tout de même un peu rapide étant donné que seules trois villes ont été testées.
Quoi qu'il en soit, en téléchargement sur Paris et Bordeaux, Orange et Free arrivent en tête, tandis que Bouygues Telecom et SFR occupent les deux dernières places. On notera la contre-performance de SFR sur Aix-en-Provence avec seulement 3,2 Mb/s de moyenne, bien loin donc des 115 Mb/s régulièrement mis en avant.
En upload, Orange est cette fois-ci seul en tête, sauf pour Aix-en-Provence. Dans l'ensemble, Bouygues Telecom est relativement stable, tandis que Free Mobile et SFR chutent lourdement à Aix-en-Provence. Est-ce que cela signifie que les villes de moindre importance sont bien moins traitées ? Il faudra des études complémentaires sur d'autres agglomérations afin de confirmer cela.
La 4G de SFR à Aix-en-Provence : un cas particulier
Mais le cas de SFR est apparemment plus complexe qu'il n'y parait. En effet, l'opérateur n'a officiellement annoncé sa 4G à Aix-en-Provence que le 6 octobre 2014, soit plus d'une semaine après les mesures de l'UFC-Que Choisir. Interrogée sur ce point, l'association indique que ce n'est pas un problème étant donné qu'ils se sont basés sur les relevés effectués sur le terrain et que la 4G était bien présente pour les utilisateurs. La 4G à Aix-en-Provence était visiblement accessible début septembre, certains utilisateurs ayant remonté cette information sur Twitter.
@_oxygenJF Hello Jonas ! Merci pour ce témoignage ! Vous allez pouvoir surfer partout tout en profitant du soleil ;-) Bonne journée ! Alex
— SFR (@SFR) 10 Septembre 2014
De notre côté, nous avons pu nous entretenir avec Nicolas Chatin, directeur de l'information chez SFR. Ce dernier nous précise que son réseau est encore et toujours en train d'être rénové (comme l'année dernière), et que les villes de Bordeaux et d'Aix-en-Provence étaient particulièrement concernées durant le mois de septembre, période durant laquelle l'UFC a effectué ses mesures.
Il nous dresse alors un rapide bilan de la situation. Au 15 septembre, il restait encore 4 ou 5 sites à mettre à jour dans chacune des deux villes, tandis que la fin des travaux devait avoir eu lieu mi-octobre (semaine 42). D'après ce dernier, les résultats seraient donc bien différents si les mesures étaient effectuées aujourd'hui, un point qu'il faudra vérifier dans la pratique. N'hésitez pas à nous faire part de vos retours si vous êtes dans l'une de ces deux villes. Quoi qu'il en soit, la fin des grandes manœuvres sur le réseau de SFR n'est pas attendue avant l'année prochaine et, d'ici là, Numericable devrait avoir pris les commandes de la marque au carré rouge.
Bilan en 3G et en 4G
L'association de consommateurs propose enfin un classement des taux de qualité 3G et 4G des opérateurs. Dans le premier cas, Orange est premier, suivi par Bouygues et SFR qui sont relativement proches, tandis que Free ferme la marche à au moins 10 points de ses concurrents.
En 4G, la situation en haut du classement ne change pas avec Orange et Bouygues en tête, mais Free Mobile prend la troisième place, tandis que SFR ferme la marche. C'est d'ailleurs un véritable camouflet pour la marque au carré rouge qui était la première à se lancer officiellement sur cette technologie et avait largement capitalisé dessus dans sa communication.
L'UFC-Que Choisir pointe le contrat d'itinérance entre Orange/Free, encore une fois
Au final, L'UFC-Que Choisir indique que « les différences de qualité entre opérateurs sont particulièrement marquées. Si Orange tire clairement son épingle du jeu devant Bouygues Telecom, SFR montre régulièrement des signes de faiblesses particulièrement marqués ».
L'association pointe le cas de Free Mobile : « une nouvelle fois, les informations que l’UFC-Que Choisir a récoltées indiquent que la persistance d’une restriction sur l’itinérance Orange qu’utilise l’opérateur. L’impact sur les clients de Free Mobile utilisant les services de l’Internet mobile, sans le savoir, via l’itinérance est majeur : ils ne peuvent jouir que d’une médiocre qualité de service, loin des références constatées pour l’opérateur Orange. Cette anomalie apparaît désormais comme totalement structurelle ». Pour rappel, en 2018 le contrat avec Orange devrait prendre fin, mais comme le souligne l'UFC-Que Choisir, il faudra voir si le réseau de Free sera capable de tenir les mêmes niveaux de performances avec l'ensemble de ses clients.
En se basant sur cette analyse, l'association souhaite demander deux choses :
- Que les autorités de régulation et judiciaires fassent « au plus vite toute la lumière sur les origines des restrictions constatées sur l’itinérance Orange utilisée par Free Mobile ». Suivant les résultats, l'UFC-Que Choisir pourrait demander que des sanctions soient prises contre Free Mobile pour informations trompeuses (qualité de son réseau VS qualité de l'itinérance).
- Que l’ARCEP mette en place des « des critères élevés de qualité de service ».
L'association rappelle que les utilisateurs d'Android peuvent télécharger l'application Info réseau de l'UFC pour « alimenter l’Observatoire de la couverture de l’Internet mobile ». Notez que suite à la publication de la précédente étude, Free avait contesté la méthodologie utilisée et avait annoncé qu'il saisirait la justice. L'UFC-Que Choisir indique que, à ce jour, ce n'est toujours pas le cas.