Depuis quelques semaines, des histoires de photos volées remontent régulièrement à la surface, généralement à cause de piratages et/ou de failles de sécurité. La CNIL a décidé réagir et de mettre à jour ses conseils de publication de photos en évoquant le cas des applications permettant d'effectuer des partages « éphémères ». La récente fuite de photos liées à Snapchat est évidemment en ligne de mire.
« Réfléchissez avant de publier une photo »
Il y a quasiment deux ans, la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) mettait en ligne des conseils afin de « mieux maîtriser la publication de photos » et ainsi d'éviter des déconvenues, que ce soit pour vous ou vos proches. L'institution en profitait pour rappeler que vos clichés « représentent aussi un véritable enjeu économique pour les acteurs d’internet ».
Neuf règles de base étaient alors évoquées, certaines plus triviales que d'autres, mais qu'il est toujours bon de rappeler. En effet, s'il parait logique de bien réfléchir avant de publier une photo, la CNIL indique qu'il faut également penser à faire le tri dans vos photos de manière régulière, d'utiliser avec modération les outils d'identification faciale et de bien faire attention à la synchronisation automatique. Dans le viseur, on retrouve donc Dropbox, Instant Upload de Google+, Photo Sync de Facebook ainsi Flux de photos d'Apple par exemple.
Pour la CNIL, « si ces fonctionnalités peuvent faciliter le partage, elles compliquent encore davantage la suppression des photos. Même si ces photos ne sont pas automatiquement rendues publiques, elles sont accessibles à l'éditeur du site ou service et pourraient être utilisées par lui pour affiner votre profil, par exemple à des fins publicitaires ».
Le cas de Snapchat et du partage de photos intimes
Mais, depuis hier, un dixième point a été ajouté : « ne partagez pas de photos intimes via votre smartphone ! ». Et ce n'est évidemment pas un hasard si cet ajout arrive après que des photos provenant de Snapchat aient fuité sur Internet à cause d'une application tierce. Pour rappel, cette application, populaire chez les jeunes, permet de partager des photos avec une durée de vie limitée.
La CNIL met donc en garde les utilisateurs de ce genre de service en rappelant que « éphémère ne veut pas dire sécurisé ! ». De plus, la commission ajoute : « soyez vigilants si vous utilisez des applications smartphone permettant d’envoyer des photos ou vidéos « éphémères » (Blink, Snapchat, Wickr…). Si l’affichage de la photo est prévu pour durer un temps limité, il est très simple pour le destinataire de conserver une capture d’écran de votre photo. Enfin gardez à l’esprit qu’aucune application smartphone n’est à l’abri d’un piratage, d’un défaut de sécurité ou d’une application tierce malicieuse. »
On rappellera enfin que, toujours dans le cas de Snapchat, la FTC (l'agence de protection des droits des consommateurs américains) dévoilait début mai de nombreuses et délirantes failles de sécurité. Un rappel à l'ordre des plus énergique avait alors été prononcé, assorti d'un suivi de Snapchat par un expert indépendant, et ce, pendant... 20 ans.